Texto utilizado para esta edición digital:
Hardy, Alexandre. Mariamne: Tragédie. Édité et annoté par Ángeles García Calderón, pour la collection EMOTHE. Valencia: ARTELOPE Universitat de València, 2019.
- Barreda Villafranca, Cristina (Artelope)
 - Tronch Pérez, Jesus (Artelope)
 
ARGUMENT
Ce même Hérode, qui signala ses cruautés par le meurtre des Saints lnnocents, prit
                     à femme, autant pour la commodité de ses affaires, que pour une excellence de beauté,
                     Mariamne, issue du sang Royal des Assamonéens; mais cette généreuse Princesse ne peut
                     jamais aimer cordialement un Tyran, qui lui avait fait tuer ses père et frère, afin
                     de parvenir à la Couronne de Judée, si bien que toutes les caresses d’un mari qui
                     l’idolâtrait, méprisées, ne servaient qu’à faire éclater la haine d’un humeur altière,
                     tant sur Hérode, que sur sa parenté; ce qui occasionna Phérore et Salomé, frère et
                     sœur du Roy, à concevoir une haine irréconciliable contre Mariamne, et à pratiquer
                     toute sorte d’impostures et d’inventions pour la perdre. L’amour d'Hérode tint toutefois
                     longtemps bon à l'encontre, sans se pouvoir résoudre à priver de lumière ce Soleil
                     de vertueuse beauté qui l’animait. Nonobstant Salomé s’avise enfin de suborner le
                     premier Échanson du Roi, déférant Mariamne vers sa Majesté, comme celle qui lui avait
                     voulu persuader un mélange de poison, parmi son breuvage. La fraude succéda, à cause
                     que Salomé sut prendre son temps, et choisit l’occasion du courroux d’Hérode, naguères
                     épris contre sa moitié, pour certain refus qui se lit dans Josèphe, plus honnête à
                     taire, qu'utile à révéler. Tant y a que ce Monstre de cruauté lâchant la bride à une
                     vengeance inconsidérée sur telle fausse accusation, fait décapiter sa femme, saisi
                     à même temps d'un tel regret de sa perte qu’il en devint furieux, et la regretta depuis
                     jusques à la mort.
LES ACTEURS
| L’Ombre d’Aristobule | 
| Hérode | 
| Mariamne | 
| Phérore | 
| Salomé | 
| Soême | 
| Nourrice | 
| Prévôt | 
| Échanson | 
| Messager | 
| Eunuque | 
| Page | 
ACTE I
SCÈNE I
désuet du latin otiosus « oisif ». «Je suis prisonnier de tes yeux Toujours, −et parfois de tes bras, Mais
                                       ne plains pas ces embarras Qui ne sont guère qu'ocieux » Verlaine.
: Onc, on(c)ques, onques, oncques, adv.: A. [Avec une valeur positive] Un jour, à un certain moment. B. [Avec une valeur négative, servant, avec ne, à former une négation de temps] Jamais, à aucun moment (Dictionnaire du Moyen Français).
Rebu : part. passé de reboire (Littré : Dictionnaire de la langue française).
Père (Huguet : Dictionnaire de la langue française du seizième siècle).
Jean Hyrcan Ier, dit Hyrcanus, règne sur la Judée de 134 à sa mort en 104 av. J.-C.
                                       Il est le deuxième fils de Simon Maccabée et grand prêtre du Temple de Jérusalem à
                                       la fin du IIe siècle av. J.-C. C'est donc un Hasmonéen et le neveu de Judas maccabée.
                                       Plusieurs campagnes de conquêtes lui permettent d'étendre son royaume sur une grande
                                       partie de l’aire géographique palestinienne à l'exception de la Galilée. Deux de ses
                                       fils marquèrent la dynastie hasmonéenne : Aristobule Ier et Alexandre Jannée.
se souvenant de.
père d’Hérode et autrefois soutien principal d’Hyrcan (A. Howe).
emporté par.
détruire, anéantir.
présent historique, dicté probablement pour la rime (A. Rowe).
par des.
Cette longue question étalée sur 28 vers (5-32) offre au lecteur une initiation immédiate
                                       au style touffu d’Hardy, qui faisait de même au commencement de La Force du sang, Félismène et La Belle Égyptienne. Le fantôme d’Aristobule reproche à Hérode les meurtres d’Hyrcan et de lui-même.
                                       Aristobule, ayant à peine 18 ans et considéré par le peuple comme son futur roi, avait
                                       été noyé par les serviteurs d’Hérode pendant qu’il se baignait.
L’alinéa souligne les articulations majeures du discours d’Aristobule, qui après avoir
                                       évoqué le passé parle du présent et de l’avenir. Le procédé est repris tout au long
                                       de la pièce : v. 77, 99, 117, etc. (S. Berrégard).
= soumission amoureuse.
poursuivre.
cuider, v. n. Vieux mot, qui signifie croire. La Fontaine a encore employé ce vieux mot :
Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
Qui souvent s'engeigne soi-même. (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
                                    
néologisme tiré de l’anglais deceptive, est un faux ami et c’est à tort qu’on lui donne le sens de « décevant ». L’anglais
                                       deceptive signifie en effet « trompeur». Cet adjectif est dérivé de deception, lui-même emprunté de l’ancien français deception, « tromperie ». Dans les textes médiévaux, on rencontrait certes l’adjectif deceptif et ses dérivés, fréquemment associés à des termes comme faux, traistre, pervers, cauteleux, tricheur, etc., mais ce mot est sorti de notre langue depuis plus de cinq siècles. (www.academie-francaise.fr/deceptif).
décrira, représentera.
« Elle n’approchera de toi». Ellipse du pronom personnel sujet.
Dans la mythologie grecque, Erèbe (en grec ancien Erebos, en latin Erebus) est une divinité infernale née du Chaos, personnifiant les Ténèbres, l'Obscurité des Enfers. Il est le frère de Nyx (la Nuit), dont il a engendré Éther (le Ciel supérieur) et Héméra (le Jour). Il est décrit dans la Théogonie d'Hésiode.
qui accueille les larves, c’est-à-dire les esprits des mort (S. Berrégard).
les Lares et les Pénates étaient dans, la civilisation romaine, les dieux chargés
                                       de la protection du foyer.
Flavius Josèphe raconte qu’après la mort de Mariamne, Hérode « tomba en une grosse et grave maladie.
languissant, malade.
SCÈNE II
par.
par.
enroller = noter, enregistrer.
épithète patronymique désignant Hercule, fils qu’Alcmène eut de son union avec Jupiter,
                                       qui s’était déguisé sous les traits de son mari Amphitryon. Suivant un procédé que
                                       recommandaient les poètes de la Pléiade, Hardy crée un néologisme qui désigne Hercule
                                       (S. Berrégard).
On trouve aussi les formes « flammèches » (v. 734) et « Pauvrette » (v. 1521). Le
                                       diminutif est un procédé que Ronsard déjà affectionnait (S. Berrégard).
Participe présent du verbe répurger = purifier.
pendant ce temps.
locution adverbiale archaïque : à l'improviste, non prévu ; le prestigieux grammairien Vaugelas utilisait à l'improviste, à l'impourvu.
quereller = réclamer, contester.
ces deux vers renferment plusieurs aspects de la versification de Hardy –emploi de
                                       l’hiatus et de l’enjambement, position de la césure, rime banale- que Malherbe aurait
                                       désavoués (A. Rowe).
ancienne conjonction signifiant quoique, bien que. L'ancienne conjonction était jà soit ce que. L'orthographe par ç est fausse (Littré : Dictionnaire de la langue française).
par cette dernière expression, Hérode se désigne lui-même, soulignat ainsi le caractère
                                       paradoxal de la situation dans laquelle il se trouve (s. Berrégard).
il se conjugue comme mourir. Mourir une seconde fois (Littré : Dictionnaire de la langue française).
loc. adverb. tombée en désuétude et signifiant : à la fin dernière (Littré : Dictionnaire de la langue française).
douter = se demander.
cours.
penser. s. m. Pensée. Il n'a d'usage que dans la poésie (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
douloureux.
de recourre. Terme vieilli dont on ne connaît aujourd'hui que le présent, je recous
                                       tu recous, il recout, l'infinitif recourre, et le participe passé recous. Reprendre
                                       sur l'ennemi (Littré : Dictionnaire de la langue française).
blesser.
le repos, la paix qui a suivie ses victoires.
suivant, conformément à.
on garde la graphie seur, pour la rime.
abréger.
omission après faire du pronom réfléchi du verbe se licentier : Prendre de soi-même des libertés (Furetière : Dictionnaire universel). Sortir de son devoir (Richelet : Dictionnaire François contenant les mots et les choses…). S’émanciper (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
Comme l’indique Flavius Josèphe, Alexandra, la mère de Mariamne, se plaignait régulièrement
                                       des violences commises par son gendre, notamment sur les membres de sa famille. Dans
                                       la pièce elle n’est jamais visible, mais le messager la mentionne dans le récit qu’il
                                       fait de la mort de l’héroïne (v.1495-1512) (S. Berrégard).
se ressouvenir = se souvenir fortement.
Exemple de la stichomythie (Vv.183-188), procédé fort goûté par Sénèque et par ses
                                       disciples au XVIe siècle (A. Howe).
« Le mot a les sens suivants : A : sur, B : au-dessus de. C : en plus de » Dictionnaire du Moyen Âge (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).
souffrir.
on garde la forme « Salome », pour la rime avec « homme ».
s. m. Malheur, fâcheuse aventure (Dictionnaire de L'Académie française, 4ème édition). Terme vieilli.
écraser, aplatir.
messeoir = ne pas convenir.
Rolle, Rollet, cerchez Rouler (Nicot : Thresor de la langue française).
là où.
quelque chose, en référence au latin res, dont le mot est issu (S. Berrégard).
terme vieilli. Conseil, sollicitation (Littré : Dictionnaire de la langue française).
la préposition de ne le cède en rien à sa rivale à pour la variété des emplois. De = au pris de : « J’accepterais pour vous son amour de la tête » (Eugène Rigal : «
                                       Le Théâtre d' Alexandre Hardy: Corrections à la réimpression Stengel et au texte original », Zeitschrift für Neufranzösicche Sprache und Literatur, XIII, p. 603).
« adouci » se rapporte à « homme » (S. Berrégard).
accord du participe passé en dehors de la règle, licence poétique pratiquée au XVIe
                                       siècle (Brunot, II, pp. 468-470).
lui qui.
« puisqu’elle a été séduite », emploi absolu du participe passé (A. Howe).
l’Hydre de Lerne.
c’est-à-dire: l’amour que j’ai pour elle.
les pièges, les ruses.
pleiger. v. act. Cautionner en Justice. Il vieilli (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
rétorquer = retourner contre quelqu’un.
dépouillé.
ACTE II
SCÈNE I
Larmoyable, Lachrymabile (Nicot : Thresor de la langue française). Lacrymal, lacrymale, lacrymaux : adjectif (latin médiéval lacrimalis, du latin classique lacrima, larme).
= moi que.
empiéter =usurper.
dans la mythologie grecque, les Lestrygons sont un peuple mythique de géants féroces et anthropophages (mangeurs d'hommes). Bien que présentés sous des traits mythiques, les Lestrygons et leur capitale, Télépyle, ont été localisés dès l’Antiquité par Thucydide en Sicile, là où vivaient aussi les Cyclopes. Dans l’Odyssée, les Lestrygons étaient des géants anthropophages qui dévoraiente les étrangers.
ancien participe présent de béer =1. qui présente une large ouverture ; 2. qui bée,
                                       qui regarde avec étonnement. On appelle aussi, Gueules béantes, Ceux qui veulent toujours manger (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
encharger quelque chose à aucun, Mandare (Nicot : Thresor de la langue française).
participe passé du verbe « poindre ».
c'est le nom donné à Héraclès par ses parents, parce qu'il était petit-fils d'Alcée,
                                       roi de Tirynthe. S'étant rendu compte que le petit Alcide était poursuivi par la colère
                                       de la déesse Héra.
Busire ou Busiris était autrefois la Ville Capitale de l'Egypte; mais à présent elle est entièrement
                                       ruinée; elle avait tiré ce nom d'un Tirien qui avait quitté le Royaume de Phénicie
                                       pour s'emparer de celui d Egypte. Adric. pag. 184. Il en est parlé dans Baudran en sa Géographie, & dans Genebrard liv. I.de
                                       sa Cronique. (Le Grand Dictionnaire de la Bible, tome premier, Lyon : Jean Certe, 1703, p. 279). Busire fut tué par Alcide (Hercule),
                                       petit-fils d’Alcée.
c’est-à-dire à garant, locution contemporaine signifiant « à l’abri » (A. Howe).
encocher = appliquer une flèche à la corde de l’arc.
viser.
référence au motif de la blessure d’amour.
cousin de Dionysos, Penthée s’opposa au culte que le dieu avait imposé à Thèbes, sa
                                       ville natal, et aux excès auxquels se livraient les femmes de la cité. Mais, alors
                                       que Penthée s’était rendu sur le Mont Cithéron pour tenter de calmer leurs ardeurs,
                                       elles s’en prirent violemment à lui, et en particulier Agavé, sa propre mère, qui
                                       le frappa mortellement, avant de ramener à Thèbes ce qu’elle croyait être la tête
                                       d’un lion (S. Berrégard). Penthée fut porté à la scène dans Les Bacchantes d’Euripide. Il était renommé pour son orgueil et son impiété.
= comment ?
de plus belle.
courir = encourir.
comme curée.
impitoyable (Nicot : Thresor de la langue française).
du moyen français blandice = 1. marque d’une bienveillante attention ou d’une préférence particuliere ; 2. Marques de préférence qu’une femme donne à un homme ; 3. bienveillance, des bonnes grâces d’un personnage puissant du public ; 4. crédit, du pouvoir qu’on a auprès d’un grand personnage, dont on est aimé, préféré.
= agir contrairement à ce qu’on a le devoir de faire.
guarir : acut. Est ores actif, Dieu m'a guari, Deus me sanauit. Ores neutre, Il guarit, Sanus fit. Ores reciproque son action, Il se guarit, Semetipse sanat, aut certe sanus fit. Le Picard dit et prononce Ouarir, comme s'il estoit escrit Warir. Laquelle prononciation
                                          est communément representée par gu, par ceux qui ne la prononcent au naïf, comme de
                                          Wilhelmus, Werpir, Guilhelmus, Guerpir, voyez Garite (Nicot : Thresor de la langue française). Guarir = protéger, sauver.
avec.
consister à = consiter, résider en.
réjouir, charmer (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
= aux aguets.
= excepté, sauf.
Contraction de Hélas !
= franchir.
SCÈNE II
s. f. Frayeur, terreur. Latinisme, employé par Mme de Sévigné. « On attend des nouvelles d'Angleterre avec trémeur » — Le mot est imprimé en italique, apparemment par les soins de l'Éditeur (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
ciller, verbe emprunté à la fauconnerie, où il signifie « coudre les paupières d’un oiseau
                                       de proie » (A. Howe).
Les Furies ou, par antiphrase, les Euménides, c'est-à-dire en grec les Bienveillantes, sont appelées aussi les Érinnyes. Ce sont les divinités infernales chargées d'exécuter
                                       sur les coupables la sentence des juges. Alecton, la troisième furie, ne laisse aux
                                       criminels aucun repos ; elle les tourmente sans relâche. Odieuse à Pluton même, elle
                                       ne respire que la vengeance, et il n'est point de forme qu'elle n'emprunte pour trahir
                                       ou satisfaire sa rage. Elle est représentée armée de vipères, de torches et de fouets,
                                       avec la chevelure entortillée de serpents.
dans les.
fils de Saturne et de Rhéa, il reçut en partage du monde, les enfers comme royaume. Les Latins lui donnèrent plusieurs noms: Pluto, Diopater, ou Diospater, Dis Pater, Jupiter infernal, Aédoneus, Orcus. On l'appelait aussi « summanus », c'est-à-dire « summus manium », le souverain des mânes ou des ombres. Toutefois on mettait sur le compte de Pluton, les tonnerres qui grondaient pendant la nuit Comme Pluton était dieu sombre et taciturne habitant un royaume qui ne respirait pas la joie, il ne trouva point de femme qui voulût le partager avec lui, il fut donc obligé d'user de surprise, et d'enlever de force Proserpine. Pluton a été identifié à Hadès des grecs et ne possède pas de légende qui lui soit propre (https://mythologica.fr/rome/pluton.htm ).
s. m. Vieux mot qui signifie, Louange, & qui n'est plus en usage que dans le burlesque
                                       (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
guerdonner, v. a. Récompenser. Terme vieilli (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition).
adj. Vieilli, littér. [En parlant d'une pers., de ses attributs] Pur, sans tache (CNRTL : Centre National de Ressources textuelles et Lexicales, version 2012. UMR ATILF) (CNRS-Nancy Université). Site internet : http : //www.cnrtl.fr/.).
vx, très rare, uniquement dans la lang. Littér. et par imitation de l'anc. lang. Mais (CNRTL : Centre National de Ressources textuelles et Lexicales, version 2012. UMR ATILF) (CNRS-Nancy Université). Site internet : http : //www.cnrtl.fr/.).
de la même manière que l’édition de Sandrine Berrégard, nous avons préféré la version
                                       de 1632 (« tiendrez ») à la version de 1625 (« tiendriez »), dans un contexte où le
                                       futur est majoritaire.
= indécis.
d'après l'usage dix-septièmiste, il était autrefois exact d'écrire la formule «prêt
                                       de» (au lieu de «près de» aujourd'hui).
déguisement, feinte, mensonge. Le pronom « elle » se rapporte à la « conscience »,
                                       c’est-à-dire à celle de Salomé (S. Berrégard).
inepte = impropre; controuver = inventer, imaginer.
= séduction, attrait.
n. m. On donne ce nom surtout dans le style poétique à un Alliage de différents métaux
                                       dont le cuivre est la base. Statue d'airain. Graver sur l'airain. Plaque d'airain. On dit aujourd'hui le bronze. En termes d'Antiquité, Airain de Corinthe, Alliage fort estimé des anciens; l'airain en faisait la base et il y entrait une
                                       certaine quantité d'or et d'argent. En termes de Mythologie, Le siècle d'airain, l'âge d'airain, Le temps qu'on suppose avoir existé entre le siècle d'argent et le siècle de fer.
                                       Fig., Un siècle d'airain, Un temps malheureux et dur. Fig., En termes d'Écriture sainte, Un ciel d'airain, Un temps sec et aride, pendant lequel il ne tombe ni pluie ni rosée. Fig., Un front d'airain, Une extrême impudence. Cet homme a un front d'airain. Il faut avoir un front d'airain pour oser soutenir
                                          une pareille fausseté. Fig., Avoir un cœur d'airain, Être dur et impitoyable. Loi d'airain, Loi impitoyable. Prov. et fig., Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable, On se souvient longtemps des injures et on oublie vite les bienfaits (Centre National
                                       de Ressources Textuelles et Lexicales).
indicatif présent de faillir = commettre une faute.
Les rocs Capharés : les Roches Rondes du cap Capharée, au sud de l’Eubée, sur lesquelles
                                       périt presque toute la flotte grecque, au retour de Troie (A. Howe).
Robert Garnier cite l’endroit dans une œuvre en 1579 :
                                    
Que les rocs Capharés aux pointes fluctueuses,
Que et que Charybde, et les Syrtes sableuses
Retiennent vos vaisseaux, que les flots poissonneux
Vous poussent sur les bords des Cyclops caverneux.
Que la femme l’époux, le fils la mère tue,
Que l’un se plonge au cœur une lame pointue,
Et l’autre par les eaux vagabonde exilé
Cherchant nouveau séjour sous un ciel reculé :
Qu’il vienne quelque Roi, qui les peuples d’Asie
Fasse marcher un jour dans la Grèce saisie,
Fourmillant plus épais, pour revenger nos torts,
Que ne sont les épis aux Gargariques bords,
Les feuilles aux forêts, l’arène qui poudroie
Sur le bord Libyen où le Soleil blondoie.
(Robert Garnier : La Troade, Paris, Mamert Patisson, 1579, p. 373).
                                    
Dans Les Aventures de Télémaque (1699) de Fénelon, l’on peut lire :
Nauplius, Roi d’Eubée, irritée de ce que les Chefs de l’Armée des Grecs avoient injustement
                                       condamné à mort fon fils. Palamède par les artifices, d'Ulysse, mit des feux fur le
                                       mont Capharé (aujourd'hui cap de Figera) sur l’Île d'Eubée qui regarde l'Hellespont
                                       : pour y attirer la flotte des Grecs & la faire briser contre les rochers: mais il
                                       échoua dans son dessein, parce qu'Ulysse & Diomède prirent une autre route.
(Les Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse, Paris : Barthélemy & Fils, 1713, pp. 434-435).
traverser.
= être l’objet de.
ACTE III
une Fere, ou bête sauvage, Ronsard, Fera (Nicot : Thresor de la langue française).
relatif à la mer Caspienne, à ses environs et aux habitants qui les habitent.
la Scythie est une région sauvage, située au bord de la Mer Noire.
trompeur.
reprier = Prier à nouveau.
ancienne forme de raidir.
bel exemple de concetto, fondé sur l’association des contraires, l’eau pouvant aussi symboliser les larmes
                                    qui sont l’expression de la souffrance amoureuse (S. Berrégard).
se mêler de.
fleuve des Enfers. Dans le vers, métonymie pour les Enfers.
étranger, écarter, éloigner (Dubois, Lagane, Lerond : Dictionnaire du français classique, le XVIIe siècle).
Il est vraisemblable que les premiers vers prononcés par Salomé soient dits en aparté,
                                    et dans ce cas l’apparition des guillemettes signale qu’elle s’adresse désormais à
                                    Hérode (S. Berrégard).
participe passé du verbe époindre = piquer, exciter.
s. m. Parole de moquerie, raillerie piquante (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
précipiter = presser, hater.
de l’ancien français forcener = devenir forcené, perdre la raison.
= gracieuses, délicates.
peuples renommés comme guerriers redoutables, habitant respectivement la Russie méridionale
                                    et l’Afrique du Nord. Les deux peuples représentent la barbarie aux yeux d’Hérode.
Hérode parle des femmes en général (d’où l’utilisation du pluriel « elles ») sous
                                    la forme d’une sentence, logiquement introduite par des guillemets (S. Berrégard).
le sort en est jeté (Huguet : Dictionnaire de la langue française du seizième siècle).
signer = marquer.
ternir, déprécier.
roi légendaire des Lapithes en Thessalie, condamné à être envoyé aux Enfers lié à
                                    une roue enflammée qui tournait éternellement.
ce qui est detissu, Detexta retexere, voyez Tistre (Nicot : Trésor de la langue française). Tisser de nouveau.
Le Canal de l’Euripe sépare l’île d’Eubée du continent grec, entre Chalcis et la côte
                                    béotienne.
= me font rougir.
épithète appliqué à un Iduméen (A. Howe).
= moi que.
traîtreusement (Dictionnaire du Moyen Français).
= champs de bataille.
de défaillir. Manquer. Il signifie aussi Dépérir, s'affaiblir. « Les forces lui défaillent tous les jours, la vue commence à lui défaillir ». En
                                    ce sens on dit qu « 'Un homme se sent défaillir », pour dire, qu'Il se sent tomber
                                    en faiblesse. (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
conter = compter, calculer. Le XVIIe siècle confond volontiers les deux formes conter et compter (S. Berrégard).
montagne en Grèce réputée par son miel et son marbre. Autrement appelé Trelovouni
                                    (Montagne folle) était pour les anciens Athéniens un important lieu de culte avec
                                    de nombreux temples et des sources d'enrichissement avec des carrières de marbre.
abeilles.
déformation de préciput : particulier.
du verbe faillir.
= depuis longtemps.
le taureau d'airain ou taureau de Phalaris est un instrument de torture inventé en
                                    Grèce antique : Phalaris, tyran d'Agrigente en Sicile, avait demandé à Perillos d'Athènes
                                    de lui concevoir un supplice pour les condamnés. Perillos d'Athènes fut le premier
                                    à l'expérimenter, d'où la phrase de Dante, qui cite le taureau d’airain au Chant XXVII
                                    de l'Enfer (vers 5 à 12), première partie de la Divine Comédie : « Come 'l bue cicilian che mugghiò prima col pianto di colui, e ciò fu dritto,
                                    che l'avera temperato con sua lima, mugghiava con la voce de l'afflitto, sì che, con
                                    tutto che fosse di rame, pur el pareva dal dolor trafitto »
obtenir quelque grâce, faveur, don, ou privilège. Un vrai pénitent impètre les pardons de ses fautes (Furetière : Dictionnaire universel).
= sourire.
interjection dont on se sert pour exhorter, pour exciter. « Sus mes amis, sus donc,
                                    levez-vous. Or sus dites-nous ». Il est du style fam. (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
selon Rigal employé ici au sens de « pourquoi » : pourquoi est assez souvent remplacé
                                    par Qu’est-ce que : Qu’est-ce que l’on retive Mar. III ; II, 449).
participe passé de polluer. v. act. : Profaner un lieu saint » (Furetière : Dictionnaire universel).
chez les Romains, les Mânes sont les esprits des morts. On les appelait ainsi par
                                    euphémisme (le mot signifie littéralement « dieux bons », car on craignait leur retour
                                    parmi les vivants (S. Berrégard).
encharger = v. a. Recommander, donner charge (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
= tromperie.
oisif (Dictionnaire du Moyen Français).
= fugitive.
Alan Howe corrige le texte original, remplaçant « la » par « le », car le pronom semble
                                    désigner l’«honneur, dont Mariamne se dit ensuite « inséparable »
= se fiant à votre promesse.
auparavant (Nicot : Trésor de la langue française).
innocent.
nourricier, bienfaisant.
entrecouper = couper, diviser à plusieurs reprises.
= si tu es convaincu.
= ayant été caressé.
messager de Jupiter, qu’il servait dans ses entreprises amoureuses.
= pour.
Déesse de Lumière, dont le synonyme poétique est l’épithète Lucine (en latin: Lucina). Elle est invoquée lors de l'accouchement.
= modèle.
= signifier.
métonymie pour « cœur».
ellipse pour “mais si j’étais moins débile j’aurais tenté” (A. Howe).
Égisthe devint l’amant de Clytemnestre, dont il assassina le mari Agamemnon, mais
                                    ensuite Orestes vengea la mort de son père en tuant le meurtrier (S. Beaurrégard).
= proclamé.
= sinon de toi.
partir =partager.
Rigal corrige l’original « époux » par « épouse » : « Le Théâtre d' Alexandre Hardy
                                    : Corrections à la réimpression Stengel et au texte original », Zeitschrift für französicche Sprache und Literatur, XIII, 1891, p. 215.
longue pièce de bois, poutre, planche.
c’est-à-dire la Misère (A. Howe).
subst. masc. Loyer, salaire, récompense. Terme vieilli, et n'a plus d'usage que dans
                                    le burlesque (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
contraction de ès, « dans, à », et de « lesquels» = en lesquels, auxquels.
= tirer vengeance.
empoisonneuse.
ACTE IV
SCÈNE I
construction semblable a celle de Félismène: « Ailé porte-Carquois qui ta flamme féconde
                                       / Fais régner en l'Olympe, en la Terre et en l'Onde » (vv. 533-534).
nombrer = dénombrer, compter.
funèbre, funeste, fatal.
comme l’a bien remarqué Howe, Hardy confond le rôle de Plothon, celle des Parques
                                       qui prédidait à la naissance, avec celui d’Atropos.
SCÈNE II
expression refusée par le grammairien Pierre Ménage (1613-1692), dans le chapitre
                                       CCXXIV de ses Observations sur la langue française (1672).
=accorder.
= pour.
absenter = éloigner, séparer de.
influer = communiquer insensiblement ses qualités bonnes ou mauvaises à un autre sujet C'est
                                       ainsi qu'on dit que les astres influent sur les corps sublunaires, en leur communiquant
                                       leur chaleur, leur froideur, ou autres vertus favorables ou malignes, l'exemple, les
                                       bonnes meurs, les sages discours d’un précepteur influent la vertu en l'âme de leurs écoliers Ce mot vient de in & fluere (Furetière : Dictionnaire universel).
conj. Donc. « Et d'où doncques viendrait cette prompte sortie ? »  (Mol., L'Étourdi, v. 1608). N.B. : Cette conjonction n'est plus en usage" sous cette forme, selon
                                       Ménage (Observ. s. l. Lang. fr. 1726) ; elle ne se présente plus que sous les formes donc et doncque, également usitées, l'une d'ailleurs étant plus de la prose, l'autre de la poésie
                                       » (Gaston Cayrou : Dictionnaire du français classique).
reculer à quelque chose = s’y refuser.
= fréquemment.
accesible à la pitié, compatissant (A. Howe).
qui peut être fléchi, flexible, souple (Dictionnaire du Moyen Français).
Il s’agit de Procné, la sœur de Philomèle. Après avoir violé cette dernière, Térée
                                       lui coupa la langue et la fit prisonnière, afin qu’elle ne pût pas le dénoncer. Mais
                                       Philomèle parvint à communiquer avec sa sœur à l’aide d’une tapisserie, qui exposait
                                       ses malheurs. Procné alors la délivra et, pour punir son mari, elle tua leur fils
                                       et lui fit manger sa chair. Au moment où Térée s’apprêtait à poignarder les deux sœurs,
                                       il fut métamorphosé en huppe, Philomèle en hirondelle et Procné en rossignol (S. Berrégard).
= famille, race.
soûlarde, ivrognesse (Dictionnaire du Moyen Français).
L’insatiable soif d’un père indigne d’eux : de son mariage avec Hérode, Mariamne eut
                                       cinq enfants, dont deux filles et un fils qui mourut tout jeune. Les deux autres fils,
                                       Alexandre et Aristobule, furent étranglés en 7 av. J.-C. sur les ordres d’Hérode,
                                       qui les soupçonnait de conspirer contre lui – sujet qui a inspiré plusieurs pièces
                                       de théâtre, dot La Mort des enfants d’Hérodes (Paris, 1639) de La Calprenède. (A. Howe).
Qu’avorta l’Arabie en ses déserts hideux : Soumis par Antoine, le roi arabe Malchos tardait à payer la somme qu’il devait verser à Hérode, allié des Romains. Sur l’ordre d’Antoine, manipulé par Cléopâtre qui espérait ainsi se débarrasser des deux rois, Hérode engagea une guerre contre Malchos. Mais après avoir été victorieux, les Juifs furent vaincus para les Arabes à cause de la trahison du stratège Athénion, qui commandait le territoire au nom de Cléopâtre (S. Berrégard).
ord = répugnant, sale (A. Howe). Orde = qui suscite le dégoût (S. Berrégard).
= folie, démence.
= trompeur.
= révocation d’une parole donnée.
rendre les abois = mourir.
=bête sauvage.
= avec la volonté de.
divinité marine, fille du dieu de l’Océan.
terme archaïque : alors, puis.
Phébus ou Phœbus (du grec ancien Φοῖβος / Phoíbos) est le nom d'Apollon en latin « le brillant » est considéré comme le Solei. Ce terme est utilisé comme épithète d'Apollon, qu'on peut d'ailleurs nommer « Phébus ». Fils de Léto et Zeus, il est le frère jumeau d'Artémis.
littér. Vent d'ouest; p. ext., vent doux et agréable. Doux, frais, léger, tiède zéphyr; au moindre zéphyr; parfum, souffle du zéphyr (CNRTL : Centre National de Ressources textuelles et Lexicales, version 2012. UMR
                                       ATILF) (CNRS-Nancy Université). Site internet : http : //www.cnrtl.fr/.).
peuples barbares habitant la Russie méridionale.
l'Idumée est le nom d'une région limitrophe de la Judée pendant la période du Second
                                       temple. Elle s'étend du sud des monts de Judée au nord du Néguev.
de même qu’Howe et Berrégar, nous adopton ici la leçon de 1632, qui remplace « puissance » par « naissance ».
ACTE V
= rien d’autre que.
= cruauté.
personne qui conduit un navire, une barque.
licence poétique pour la Palestine.
personnage mythologique qui symbolisait l’arc-en-ciel.
= par.
de noce avec le suffixe –ier. Désuet, relatif aux noces.
v.a. Ouir imparfaitement quelque chose « J'ai entr'ouï sa voix. Il me semble que j'ai
                                    entr'ouï quelque chose de semblable » (Dictionnaire de L'Académie française, 4ème édition).
= dans.
Borée (en grec ancien Βορέας / Boréas, littéralement « le vent du nord »), dans la mythologie grecque, est le fils d'Éos
                                    (l'Aurore) et d'Astréos.
dans la mythologie romaine, Aquilon (Aquilo en latin) est le dieu des vents septentrionaux (Nord), froids et violents. Il est
                                    souvent confondu avec son homologue grec Borée.
prêtresses de Bacchus (Dionysos), dieu de la vigne et du vin.
Grosse dent latérale propre aux mammifères carnivores, caractérisée par sa double
                                    aptitude à trancher et à broyer et située entre les molaires tranchantes et les molaires
                                    broyeuses éventuelles, aux deux mâchoires (https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/carnassière/13344).
=en guise de.
= le récit.
= de.
Fraudulent fraudulenta, adj. vieilli Fraudulento, esp. Port. Fraudulent, cat. Fraudolente ital., enclin
                                    à la fraude, fait avec fraude. Ety. du lat. fraudulosus (Dictionnaire Provençal-Français).
= elle invite l’exécuteur, ellipse du pronom sujet.
= creux.
= de la nature d’un gouffre (S. Berrégard).
Irrésolu.
= laquelle.
il s’agit du fleuve Styx, qui selon Virgile entourait les Enfers de ses neuf spires.
                                    Le vers est semblable au vers 1490 de La Belle Égyptienne : « Ne crains plus de passer le fleuve aux nef replis » : citation virgilienne :
                                    Énéide VI, 439 Alligat et noviens Styx interfusa coercet. (« Vains regrets ! Par le Styx neuf fois environnés », trad. Jacques Delille).
le Python était un serpent légendaire, né de la Terre et chargé de persécuter Léto,
                                    la mère d’Apollon. Mais celle-ci fut vengée par son fils, qui tua le serpent au pied
                                    du Parnasse et qui ensuite fonda en son honneur les Jeux Pythiques, avant de prendre
                                    à son tour le nom de pythien. On peut penser que, par métonymie, Hardy désigne ici
                                    la parole d’Apollon, dieu de la poésie, même si Python prononçait aussi des oracles
                                    (S. Berrégard).
adv. de temps. Dés cette heure. « Il était ja grand. Il est vieux ». Il sert quelquefois
                                    de négative absolue « Je ne le ferai ja. je n'irai ja. ja n'advienne. ja à Dieu ne
                                    plaise ». Il est bas & vieux (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
= meurtrir.
transmué, métamorphosé.
= ingratitude.
remplacé par ravir dans l’édition de 1632, le verbe tollir était considéré archaïque au XVII e siècle (A. Howe).
A. « Querelle, dispute ». B. « Bataille, mêlée guerrière ; tumulte (Dictionnaire du Moyen Français).
= revenir, rétablir.
= de même que.
= qui t’accable.
= par des.
= qui que vous soyez.
arbre traditionnellement associe dans la mythologie à l’idée de la mort.
= par une.
