Texto utilizado para esta edición digital:
Viau, Théophile de. Les amours tragiques de Pyrame et Thisbé. Édité par Evelio Miñano Martínez. Valencia: ARTELOPE Universitat de València, 2018. EMOTHE collection.
- Durá Celma, Rosa
 
Les acteurs
| Thisbé | 
| Pyrame | 
| Bersiane | 
| Narbal | 
| Lidias | 
| Le Roi | 
| Syllar | 
| Disarque | 
| Deuxis | 
| La Mère de Thisbé et sa Confidente | 
| Le Messager | 
N.B. Le Messager n’apparaît que dans 1626S, pour corriger l’attribution erronée de deux répliques à Syllar dans l’acte II, scène II.
Scène 1
D’après Michèle Rosellini (2012a: 39), l’auteur fait référence à l’esprit vital de
                                       la médecine galénique.
Alleaume (Viau, 1855 : 96) a remplacé dans son édition yeux par pieds : ni les pieds ni les mains.
1623Q, 1626BQ: l’amour; 1626JM,1632S: d’amour.
Ce vers manque dans 1626BQ.
1623Q, 1626BQ, 1632S: hommes; 1626JM: homme.
Alleaume (Viau, 1855 : 97), tout en reconnaissant que les différentes éditions attribuent
                                       ce vers à Bersiane, considère qu’il a plus de sens si Thisbé le prononce.
1623Q, 1626JM, 1632S: rien de vivant ; 1626BQ: homme vivant.
Scène II
Alleaume (Viau, 1855 : 99) a remplacé ta par sa : sa frénésie.
Brûlais. Forme ancienne conservée pour maintenir la rime.
- 1632 sa
- 1626a sa
- 1623b 1626a 1626b impudent
1623Q, 1626JM, 1626BQ: n’en veulent; 1632S: ne veulent
                                          ne veulent
                                          n’en veulent
                                          .
Rhadamante, fils de Zeus et Europe, juge les morts aux Enfers.
voudroit: Nous maintenons la forme ancienne pour respecter la rime.
Ixion fut puni par Zeus à rester attaché éternellement à une roue qui tournait sans cesse.
Sisyphe fut condamné à pousser éternellement jusqu’au sommet d’une pente un rocher,
                                       qui retombait chaque fois qu’il arrivait en haut.
Tantale fut condamné au supplice d’une soif éternelle. Submergé jusqu’au cou, chaque
                                       fois qu’il tentait de boire, le liquide se retirait.
Scène III
Saba (1999, II : 316) commente les deux sens que peut avoir honteuse : « qui a de la pudeur » ou « malhonnête », comme l’indique le dictionnaire de Trévoux (Pizzorusso, 1970 : 170). Richelet reprend aussi cette aception : « Ce mot se disant des choses, veut dire qui n’est pas honnête ». En fait, les deux acceptions sont possibles dans le texte : le Roit peut appeler honteuse Thisbé à cause de ce qu’elle éprouve face au rang du monarque, ou bien l’appeler ainsi malhonnête, après ignoble, par dépit. Pizzorusso (1970 : 170) choisit malhonnête : « puisque la préférence incongrue de Thisbé pour un ‘simple citoyen’ pouvait paraître contraire à toute ‘honnêteté’ ».
Dans l’élégie « Cloris, lorsque je songe en te voyant si belle » (Viau, 2017 : 174-176), développe avec plus d’ampleur ce même sujet pour montrer comment, à la vue des injures qu’inflige la mort au corps aimé, l’amant ne peut pas persister dans son amour : « Ceux qui jurent d’avoir l’âme encore assez forte / Pour vivre dans les yeux d’une maîtresse morte, / N’ont pas pris le loisir de voir tous les efforts / Que fait la mort hideuse à consumer un corps (…) ».
Dans sa surprenante édition expurgée des œuvres de Théophile de 1633, pour adapter
                                       le poète libertin aux valeurs établies, Esprit Aubert ajoute ici deux vers : « Les
                                       dons faits largement ont une grand’puissance, / Tout se fait par l’espoir de quelque
                                       récompense » (Lachèvre, 1911 : 40). La sentence n’ajoute rien aux propos de Syllar.
                                       Peut-être Esprit Aubert a-t-il épouvé le désir d’ajouter ces vers pour maintenir l’alternance
                                       des rimes masculine et féminine entre les actes.
Scène 1
- 1626a mieux
- 1623b 1626b nos
- 1623b 1626a 1626b à l’humeur
L’idée que les amants se parlent par leur silence apparaît déjà dans les histoires
                                       des amants de Marino (1993 [1620] : 421, vv.490-510) et de Montemayor (1602 [1561]
                                       : 214). Les deux auteurs font référence au moment précis où, pour la première fois,
                                       Pyrame voit Thisbé.
- 1632 point
Esprit Aubert, dans son édition expurgée de Théophile de 1633, a remplacé arbitres par barbares (Lachèvre, 1911 : 40).
- 1623b 1626a 1626b vos
- 1623b 1626a 1626b entrailles
Cette même idée, avec un développement différent, apparaît dans Piramo e Tisbe, idylle VIII de La sampogna de Marino (1993 [1620] : 418, vv. 445-452), enoncée par le narrateur dans ce cas,
                                       comme l’ont déjà signalé Schirmacher y Cabeen (Saba, 1999a, II : 319). La même idée
                                       apparaît aussi dans Píramo y Tisbe de Jorge de Montemayor (1602 [1561] : 213). Gongora suggère une idée similaire, sans
                                       parler proprement de pitié : le mur, qui sépara les amants depuis l’enfance et entendit
                                       les bruits d’un côté et de l’autre, « tan bien la audiencia le supo / que años después
                                       se hizo / rajas en servicio suyo » (Góngora, 2011 [1618] : 57, vv. 37-40) ; Thisbé
                                       elle-même considère après que la lézarde est un effet de l’amour : « Efecto improviso
                                       es, / no de los años diuturno / sino de un niño en lo flaco / y de un dios en lo oportuno.
                                       / Pared que nació conmigo / del amor solo el estudio/ no la fuerza de la edad / desatar
                                       sus piedras pudo » (Góngora, 2001 [1618]: 59, vv. 193-200). H.C. Lancaster (1966 [1929],
                                       I: 173) considère que Marino et Théophile ont pu avoir la même idée indépendamment,
                                       et pense que Théophile ne doit rien à Gongora dans ce passage.
Cette accusation accablante et explicite de Pyrame à l’encontre des parents n’apparaît
                                       pas, en général, dans les réécritures françaises du mythe, plus enclines à chercher
                                       leur apitoiement. L’antécédent le plus direct sont les accusations de Thisbé à son
                                       père dans l’idylle VIII de La sampogna de Marino (1993 [1620] : 456 vv. 1429-1442), lequel à son tour suit de très près
                                       celles de Píramo y Tisbe de Montemayor (1602 [1562] : 227). Curieusement, face à ce qui arrive dans ces deux
                                       œuvres, Thisbé n’accusera pas ici ses parents avant de mourir à la fin de la tragédie.
Scène II
- 1623b 1626a 1626b Les
- 1626b leur puissance
- 1623b 1626a 1626b serons
Théophile développe aussi ces idées sur la vieillesse , avec des arguments très similaires,
                                       dans sa « Satire première » (Viau, 2017 : 150-151).
Comme H. C. Lancaster l’avait déjà observé (1966 [1929], I : 173), ces vers pourraient être un souvenir du Meurier de Baïf (1883 [1572], II : 169). Tisbé, dans cette œuvre, compare le malheur de amants à la liberté avec laquelle s’unissent les oiseaux et les plantes. Van Emden (1973a : 878), signale aussi cette ressemblance et la considère un exemple des concordances qui apparaissent exclusivement entre les textes de Baïf et de Viau.
- 1623b 1626a 1626b ne
Scène 1
- 1626b bruit
- 1632 se
Ce vers manque dans 1623Q, 1626BQ et 1626JM. Il n’apparaît que dans 1632S, où il rétablit
                                       le modèle rytmique. Esprit Aubert (Lachèvre, 1911 : 40) a ajouté le vers : « Pensons-y
                                       mûrement avant de le commettre ».
Reprendrait. Nous maintenons la forme ancienne pour maintenir la rime avec droit.
- 1626a l’a fait
- 1626a mieux donc
Le chien monstrueux Cerbère, qui garde l’entrée aux Enfers.
Paradis de la mythologie grecque, réservé aux personnes héroïques et vertueuses.
- 1632 des
Hermès, identifié avec le Mercure romain, accompagnait les âmes des défunts aux Enfers.
Fleuve des Enfers.
- 1623b 1626a 1626b la
- 1626a sur
Alleaume (Viau, 1855 : 118) a remplacé montrer par monter.
391623Q, 1626BQ, 1626JM : Donnons ; 1626S : Donnons en même temps. Dans le premier
                                       cas, l’hémistiche est incomplet.
- 1632 Dieu
Esprit Aubert, pour éviter probablement une évocation qu’il considérait trop crue,
                                       a remplacé ce vers par : « Que celle à Deuxis, tu mourras à cette heure » (Lachèvre
                                       1911 : 41).
Ce vers attribué à Syllar manque dans 1623Q, 1626BQ et 1626JM. Il n’apparaît que dans
                                       1632S, où il rétablit la rime plate. Esprit Aubert a évité ce manque avec le vers :
                                       « Je m’enfuis pour ne voir si promptement l’enfer » (Lachèvre, 1911 : 41).
Alleaume (Viau, 1855 : 120) remplacé la par de : un peu de liberté.
- 1623b cent fois
- 1632 craigniez
- 1623b 1626a 1626b notre
Scène II
L’indication des personnages qui interviennent dans cette scène (Pyrame, Deuxis, Syllar,
                              le Roi) est incorrecte dans 1623Q, 1626BQ et 1626JM. Les seuls à apparaître dans cette
                              scène sont le Roi, Syllar et un personnage dont les deux interventions sont érronément
                              attribuées à celui-ci. Dans 1632S il y a une correction partielle de l’erreur, qui
                              fait disparaître Deuxis et introduit un messager, auquel on attribue les deux répliques
                              erronées de Syllar. Malgré cela, dans cette édition Pyrame, qui n’apparaît à aucun
                              moment dans la scène, est maintenu.
Aucune des quatre éditions que nous avons suivies n’indique que ces paroles soient
                                    prononcées par le Roi.
Les deux répliques du messager sont erronément attribuées à Syllar dans 1623Q, 1626BQ
                                    et1626JM. Dans 1632S elles sont attribuées à un messager.
- 1623b 1626a 1626b saurais
- 1632 front
- 1632 une
1626Q : encores mon ; 1626BQ : encores tout le ; 1626JM : encor’ tout le ; 11632 :
                                       encore mon.
Scène I
- 1632 Nous
- 1623b 1626a 1626b les
- 1626a plus
La jalousie de l’amant pour les cheveux de sa dame, qui la baisent, et pour le myrte
                                       et le lierre qui regardent les amants, apparaît déjà dans le poème « La solitude »
                                       (Viau, 2017 : 66, 70). Théophile a développé ici ce thème avec profusion.
- 1626a 1626b les
Lachèvre (1911 : 41) considère exécrables les deux vers qu’Esprit Aubert a mis ici
                                       et seulement excusables par leur intention moralisatrice : « L’Amour se voit toujours
                                       mesler de jalousie, / S’il est accompagné, c’est une grand’manie ».
- 1632 la
Présent de l’indicatif, actuellement désuet, du verbe ouïr.
Sûre. Nous conservons la forme ancienne pour respecter la rime.
Roi légendaire assyrien. Cette allusion permet de situer l’histoire à Babylone.
Au cours de la tradition littéraire de cette histoire, la proposition de la fugue a été attribuée à l’ensemble des deux amants (Ovide, Christine de Pisan, etc.), à la dame (Piramus et Tisbé en ancien français du XIIe siècle, premier Ovide moralisé en prose) ou à Pyrame (deuxième Ovide moralisé, Moralité nouvelle de Piramus et Tisbee du XVe, etc.). Parmi ses antécédents les plus proches, la proposition est attribuée à Pyrame chez Guillaume Belliard (1578 : 77) et Gongora (2011 [1618] : 59, vv. 269-280), tandis que La Roque (1597 : 9), Marino (1993 [1620] : 431, vv. 780-783) et Montemayor (1602 [1651] : 218) préfèrent une décision prise en commun par les deux amants. Dans l’œuvre de Théophile et de Baïf (1883 [1572], II : 170), Thisbé se montre prête à suivre Pyrame avant que celui-ci décide leur fuite, ce qui fait que la décision soit donc aussi partagée.
1623Q, 1626BQ, 1632S : vaut fait ; 1626JM : est fait. Furetière dans son dictionnaire reprend cette expression : « Cela vaut fait, ou, Cela est fait, autant vaut, pour dire qu’une chose est achevée ».
Scène II
Nous trouvons un antécédent de rêve prémonitoire dans le Piramus et Tisbé du XIIe siècle. Dans cette œuvre (Anonyme, 2000 : 56-58, vv. 523-548), c’est Tisbé
                                       qui raconte le rêve qu’elle fait à son amant Pyrame : la jeune femme lui tend les
                                       mains, mais tout se dissipe alors. De plus, une voix lui dit de quitter les lieux
                                       avec son ami. Tisbe prie que ce rêve soit favorable – « Diex donge / Que biens me
                                       viengne de cest songe » (Anonyme, 2000 : 65 : vv. 539-540) –, ce qui révèle ses craintes.
                                       Théophile a reporté le rêve prémonitoire sur la mère de Tisbé. Le fait qu’il ait conservé
                                       le rêve, face à d’autres versions, serait une preuve, entre autres, qu’il connaissait
                                       l’œuvre médiévale (van Emden, 1973a : 875).
- 1632 ou bien véritable
Ces vers sont précédes de guillemets dans 1623Q, 1626JM et 1632S afin de montrer leur
                                       caractère sentencieux, ce qui était propre aux tragédies de l’époque pour insister
                                       sur l’enseignement moral. L’insertion entre guillemets des sentences et des proverbes
                                       est fréquente dans le théâtre français du XVIe et début du XVIIe siècle, quoique tous
                                       n’ont pas toujours de guillemets et, dans d’autre cas, des phrases qui ne sont pas
                                       de ce genre en ont (Scherer, 1977 : 320-321).
- 1632 obscurité
- 1626a Dieu
- 1626a 1626b d’un
- 1623b 1626a 1626b dessein
- 1623b 1626a 1626b d’orages
1623Q, 1632S : dieux ; 1626BQ, 1626JM : Dieu.
- 1623b 1626a 1626b Le
- 1623b 1632 tenté
Théophile a atténué dans cette scène le caractère dur de la mère en faisant qu’après
                                       le rêve elle réfléchisse sur son attitude vis-à-vis de sa fille et se propose d’être
                                       plus tolérante à son égard. Théophile, avec ce traitement du personnage de la mère,
                                       s’oppose aux auteurs qui n’ont pas différencié les parents, comme Ovide lui-même,
                                       ou qui ont attribué à la mère seule la réclusion de Thisbé pour qu’elle ne puisse
                                       plus voir Pyrame, comme il arrive dans le Piramus et Tisbé du XIIe siècle (Anonyme, 2000 : 26-28, vv. 85-92) et dans les deux rédactions de
                                       l’Ovide moralisé en prose (Anonyme, 1954 : 134 ; van Emden, 1973b : 38). Plus proches
                                       dans le temps de Théophile, François Habert (1541 : 98) et La Roque (1597 : 6) n’ont
                                       pas différencié eux non plus sur ce point les parents, tandis que Baïf (1883 [1572],
                                       II : 167) et Belliard (1578 : 71-72) ont reporté l’initiative de la réclusion de Thisbé
                                       sur la mère. Marino (1993 [1620] : 409, vv. 240-245), à la suite de Montemayor (1602
                                       [1561] : 210), fait que le père interdise à Thisbé de voir Pyrame, et nuance le personnage
                                       de la mère dans la même direction que Théophile. Ainsi, dans l’œuvre de Montemayor
                                       (1602 [1561] : 228), avant son suicide et après avoir lancé de durs reproches à son
                                       père, Thisbé fait usage d’un ton très différent pour s’adresser à sa mère absente,
                                       qu’elle appelle piadosa, plus proche à elle que son père : elle lui rappelle qu’il est honorable de ne pas
                                       rompre la foi donnée et qu’elle meurt pour cela, lui demandant de l’enterrer aux côtés
                                       de Pyrame. Dans l’œuvre de Marino (1993 [1620] : 456, vv. 1443-1452), Thisbé appelle
                                       aussi pietosa sa mère et lui demande qu’ils soient enterrés ensemble. »
Scène III
Face aux versions précédentes, modérées dans la description du lieu de rencontre,
                                       Montemayor (1602 [1561] : 220) consacre à cela un beau dizan où il se concentre sur
                                       la lumière de la lune, les fleurs des champs et l’effet que produisait une douce brise
                                       en remuant les branches et répandant l’odeur des fleurs. Marino (1993 [1620] : 436
                                       : vv. 907-953) a considérablement élargi ce passage dans son oeuvre, avec un important
                                       enrichissement stylistique, au fond duquel on perçoit les idées fondamentales de Montemayor.
                                       Tisbé prend dans cette œuvre la parole montrant ou désirant la complicité des éléments
                                       de la nature avec ses amours : « Ecco il cielo fatto è spia / de’ nostri dolci furti.
                                       /Ne’ miei casi felici / vogliono ancor le stelle / vigilar spettatrici » (Marino,
                                       1993 [1620] : 437, vv. 926-930). Tout indique donc que Théophile a suivi ces deux
                                       précédents en faisant que Tisbé dans cette scène s’adresse avec plus d’ampleur aux
                                       éléments de la nature et aux être mythologiques pour leur demander leur aide, donnant
                                       ainsi une description indirecte, rehaussée par les figures, du lieu de rencontre.
- 1626b éviter
- 1623b 1626a 1626b qu’Endymion
Jeune berger dont Séléné tomba amoureuse dans la mythologie grecque.
- 1626b 1626a te
Divinités romaines protectrices des bois.
Nymphe des bois. D’après la légende, elle finit transformée en voix qui répète les
                                       derniers mots prononcés.
Forme ancienne de redise, que nous maintenons pour conserver la rime.
Théophile développe une image similaire dans l’ode II de La maison de Sylvie, en jouant avec le paradoxe de l’eau qui devient du feu par le regard qu’un être
                                       beau lance sur elle : « Ses yeux jetaient un feu dans l’eau : / Ce feu choque l’eau
                                       sans la craindre, / Et l’eau trouve ce feu si beau / Qu’elle ne l’oserait éteindre »
                                       (Viau, 2017 : 189).
- 1623b 1626a 1626b ne
- 1623b 1626a 1626b ne
Scène I
- 1623b 1626a 1626b amour
- 1626a 1626b mieux
- 1626a 1626b vient
L’idée d’un lieu sacré fréquenté par Diane, dans lequel pénètrent les amants, apparaît déjà dans le poème « La solitude » : « Cette forêt n’est point profane ; / Ce ne fut point sans la fâcher Qu’Amour y vint*
- 1626a 1626b vient
- 1626a 1626b Deux
La Roque est le seul auteur qui, comme Théophile, indique la possibilité que Tisbé
                                       ait été la proie de lions ou d’ours, ce qui corrobore, entre autres, que Théophile
                                       connaissait l’œuvre de La Roque (van Emden, 1973c : 582-583).
Cette référence à un oiseau de mauvais augure apparaît aussi dans le Piramus et Tisbé du XIIe siècle, quoique la protagoniste est dans ce texte Tisbé. Selon van Emden
                                       (1973a : 875), c’est une preuve que Théophile connaissait ce texte médiéval.
- 1632 suis-je
Ni dans Ovide, ni dans les versions médiévales françaises, Pyrame accuse à ce moment
                                       la divinité d’avoir permis la mort de Thisbé. En revanche, pendant la Renaissance,
                                       plusieurs auteurs ont fait prononcer à Pyrame des reproches ou des accusations de
                                       ce genre. Ainsi, Pyrame accuse Cupidon de cruauté (Habert, 1541 : 102), le Ciel de
                                       manque de pitié – « ô Ciel impitoyable ! » – et de clémence pour ceux qui l’ont offensé,
                                       l’appelant « injuste autheur de mon ennuy » (La Roque, 1597 : 12, 14), tandis que
                                       la voix du narrateur accuse les dieux d’inhumanité chez Baïf (1883 [1572], II, 175).
                                       Aussi bien Montemayor que Marino font prononcer à Pyrame, juste avant qu’il ne mette
                                       fin à sa vie, des mots contre la divinité : « cielos, mis quexas tomad » (Montemayor,
                                       1602 [1561] : 226) ; « prendi, malvagio Cielo / i lamenti e sospiri » (Marino, 1993
                                       [1620] : 453, vv. 1350-1351). Théophile suit cette ligne, mais il ajoute la possibilité
                                       que les dieux n’existent pas. Si nous tenons compte du fait que le libertin utilise
                                       la culture païenne pour dissimuler ses idées, il est possible que cette insinuation
                                       dépasse les dieux païens.
- 1626a 1632 traîtres
L’interpellation que fait ici Pyrame aux éléments de la nature, après la découverte
                                       de la mort de Tisbé, a des antécédents chez d’autres auteurs, qui ont élargi la seule
                                       qui apparaissait dans le texte d’Ovide, adressée au lion. Ces interpellations ont
                                       fluctué entre la plainte en présence des éléments et l’accusation de ceux-ci, le tout
                                       étant accompagné d’enrichissements stylistiques de différentes dimensions. L’interpellation
                                       aux éléments est nettement accusatrice dans le Piramus et Tisbé anonyme du XIIe siècle : « Nuis de dolour, nuis de torment, / Moriers, arbres de
                                       plorement, / Prez, qui dou sanc estes sanglent, / Fontaine, / Que me m’avez rendue
                                       saine / Cele cui sans gist en l’araine ! » (Anonyme, 2000 : 66-68, vv. 686-6919).
                                       Le premier Ovide moralisé en prose continue dans la même direction, quoiqu’il adoucisse l’accusation : « Hé
                                       morier, qui mort signifies, et, fontaine de douleur, et vous, prez parez de tristesse
                                       et triste verdure (…) trop m’est muée la consolacion joyeuse que j’esperoye avoir
                                       o vous en lamentacions amères » (Anonyme, 1954 : 136). La deuxième rédaction de l’Ovide moralisé ne conserve que l’interpellation au mûrier (van Emden, 1973b : 44). François Habert
                                       (1541 : 102) fait que Pyrame accuse la nuit et le bois du malheur qui a eu lieu, et
                                       Guillaume Belliard (1578 : 79-80) fait qu’il se pleigne du mûrier pour avoir consenti
                                       la mort de Tisbé sous ses branches. Marino (1993 [1620] : 450-451, vv. 1284-1312)
                                       développe largement ce passage à l’aide de diverses figures : il insiste sur la jalousie
                                       du ciel et de la lune, à la suite de Montemayor (1602 [1561] : 225), et rend témoin
                                       de sa peine la fontaine, qui avec d’autres éléments était aussi accusée de jalousie
                                       par Montemayor (1602 [1561] : 225). Les mots qu’adresse Pyrame au soleil, signalant
                                       la honte qu’il souffrait lorsque Tisbé était vivante, nous rappellent les acusation
                                       de la lune dans les œuvres de Montemayor et Marino. L’accusation de la fontaine, qui
                                       n’apparaît pas chez Marino, rappelle d’autres précédents, du roman français du XIIe
                                       siècle à Montemayor.
- 1632 moins
Théophile a développé fortement l’apostrophe aux lions qui apparaît déjà chez Ovide
                                       (vv. 112-114) : « Nostrum diuellite corpus / et scelerata fero consumite uiscera morsu,
                                       / o quicumque sub hac habitatis rupe, leones ! ». Le Piramus et Tisbé du XIIe siècle a élargi cette interpellation en faisant, entre autres, que Pyrame
                                       s’adresse au lion lui demandant, puisqu’il a bu le sang de Tisbé, de boire aussi le
                                       sien (Anonyme, 2000 : 70, v. 728). Les auteurs français de la Renaissance, avec plus
                                       ou moins d’insistance, ont aussi développé cette apostrophe (Habert, 1541 : 102, neuf
                                       vers ; Belliard, 1578 : 78-79, vingt-quatre vers ; La Roque, 1597 : 6, treize vers).
                                       Van Emden (1973a : 877) a observé une ressemblance entre les textes de Baïf et de
                                       Théophile qui prouverait que les deux poètes ont connu une des impressions que fit
                                       Vérard, à partir de 1493 à Paris, du second Ovide moralisé en prose. Vérard ajouta l’image de la transformation du ventre de la bête en sépulture
                                       des amants une fois que Pyrame aurait été aussi dévoré par elle : « Si coucherons
                                       tous deux en ung cercueil ». Efectivement, aussi bien Baïf (1883, II [1572] : 176)
                                       – « Vos gorges [celles des lions] soyent au moins la sepulture / De deux amans, et
                                       vos ventres comblez / Soyent le cercueil de nos cors assemblez » – que Théophile déclinent
                                       chacun à leur manière cette idée. Cependant, nous trouvons aussi une idée très similaire
                                       dans la Moralité nouvelle de 1535, lorsque Pyrame demande au lion qu’il le dévore : « Affin que dedans ung
                                       cerceuil / Soyons tous deux après la mort » (Anonyme, 1901: 27, vv. 406-407) et chez
                                       Belliard (1578 : 79) : « Et que puissent dormir souz une mesme lame / Tysbé l’infortunée,
                                       et son amy Pirame ». L’idée est aussi présente chez Marino – et non pas chez Montemayor
                                       dans ce cas –, lorsque Pyrame s’adressant à la bête lui dit : « se quel conoscimento
                                       / (…) ancor non ti mancasse / in saver qual tesoro / nel ventre tuo si chiuda, / non
                                       saresti sì cruda / que nel’istessa tomba / non sepellissi insieme / ancor la spoglia
                                       mia / per darle compagnia » (Marino, 1993 [1620] : 450, vv. 1272-1283). Tout indique
                                       donc que Théophile a pu avoir une réminiscence d’autres textes que l’Ovide moralisé en prose, en particulier de Marino, dont il connaissait probablement l’œuvre.
- 1623b 1626a 1626b digérez
- 1623b 1626a 1626b ses
- 1623b 1626a 1626b humaine
- 1623b 1632 moissons
- 1632 ici
Dans ces vers Théophile obtient une grande plasiticité au moyen de changements et
                                       métamorphoses poétiques, très baroques, comme il le fait à d’autres moments (cfr.
                                       Viau, 2017 : 186-199, ode II de La maison de Sylvie) : le changement de nature du lion, la disparition de l’horreur des bois, la génération
                                       de petits Amours par les fauves, la transformatiom du sang en roses, etc. Cecilia
                                       Rizza considère que les métamorphoses dans l’œuvre de Théophile sont la métaphore
                                       d’un univers où tout est lié « et où la vie même consiste en ce mouvement perpétuel
                                       et en ce changement de formes », et qu’elles révèlent « la conscience de la confusion
                                       et de la dissolution des êtres dans le paraître et, par conséquent, l’inquiétude de
                                       l’homme et l’inquiétude des choses » (Rizza, 1996 : 111-112).
Alleaume (1885 : 138) a remplacé fera par sera : Mon supplice sera la fin de ma torture.
Scène II
Avais. Nous maintenons la forme ancienne pour respecter la rime.
- 1623b un
La douceur de l’haleine de la personne aimée, contemplée quand elle dort, apparaît
                                       déjà dans les célèbres stances : « Quand tu me vois baiser tes bras… » (Viau, 2017
                                       : 104), où elle reçoit un large développement imaginatif : « La rose en rendant son
                                       odeur, / Le soleil donnant son ardeur, / Diane et le char qui la traîne, / Une naïade
                                       dedans l’eau, / Et les Grâces dans un tableau, /Font plus de bruit que ton haleine ».
Guido Saba, dans son édition de l’œuvre (Saba, 1999, II : 330) entend estomac au sens de sein, poitrine. Le mot poitrine fut, en fait, l’objet de condamnations pour être excessivement réaliste (sic)  par le classicisme français, ce qui fit que certains aient eu recours à estomac avec
                                       ce sens. Furetière a repris cette acception dans son dictionnaire : « Se dit abusivement
                                       de la partie extérieure du corps, qu’on appelle autrement le sein, la poitrine et qui est au-dessus de la ceinture ». Toutefois, Pyrame ne se suicide pas toujours
                                       en se frappant la poitrine dans les versions antérieures : son coup l’atteint au flanc
                                       dans la fable d’Ovide et dans le Piramus et Tisbé anonyme du XIIe siècle ; dans les Ovide moralisé sa blessure est par mi le corps (Anonyme, 1954 : 136 ; van Emden,1973c : 44). Nous n’avons rien lu dans cette œuvre
                                       qui nous indique clairement l’endroit de la blessure sur son corps lorsqu’il se suicide.
                                       Théophile, comme François Habert (1541 : 103), utilise après le même mot estomac, pour indiquer l’endroit où Tisbe se frappe avec le couteau.
1623Q, 1626S : ce ; 1626BQ, 1626JM : le.
1623Q, 1623JM, 1632S : Et ; 1626BQ : En.
- 1632 qu’elle
En varias versiones, Tisbe en este momento hace un llamamiento a los elementos de
                                       la naturaleza para que sean testigos de la desgracia de los amantes. Así se exclama
                                       la joven en el Piramus et Tisbé del siglo XII: “ Lune, fontaine, prez, moriers, / Nuit pale / Qui enseigne me feïs
                                       male / Quan sui issue de la sale / Oiez ! / Pri vous que ma mort tesmoignez” (Anónimo,
                                       2000 : 74-76, vv. 822-827). En algunos casos esa petición se acompaña del deseo de
                                       que esos elementos sean testigos mediante algún cambio o transformación. Así, Habert
                                       (1541: 103) pide a los dioses que el río se seque y el mármol de la fuente se vuelva
                                       negro : “Et que ceste eau qui rend si doulx murmure, / De marbre blanc qui a vive
                                       closture / Perdre son cours du beau son argentin, / Et le blanc marbre, en pris grand
                                       et haultin, / Devienne noir pour le malheur hideux, / Prenant le tainct de ce sang
                                       de nous deux“. Curiosamente, tanto Píramo como Tisbe hacen la súplica en la obra de
                                       La Roque (1597: 12, 19). Píramo suplica: “ Donc, Nymphes de ces bois, roches, arbres
                                       et fleurs, / Lamentez maintenant, et pleurez mes douleurs, / Ternissez vos beautés,
                                       pour tesmoigner ma perte, / Et en habit de deuil changez la robbe verte. / Et vous,
                                       chers oisyllons des forest et des champs, / Qui sçavez mon angoisse et mes regrets
                                       tranchans, / Voletez pres de moy en ces obscurs tenebres / Et changez vos chansons
                                       en complaintes funebres”, lo que es aún más ampliado en palabras de Tisbe. Como era
                                       de esperar, Marino (1993 [1620]: 457, vv. 1452-1472) ha dado un intenso desarrollo
                                       a este pasaje haciendo que Tisbe le pida a un amplio número de seres de la naturaleza:
                                       “siate voi dela pena / ch’a morir mi conduce / guidici e testimoni”, y a los faunos,
                                       pastores y ninfas, que escriban en las cortezas de los troncos, con su propia sangre
                                       su infortunio. Se aleja de su modelo Montemayor (1602 [1561]: 228), en este caso mucho
                                       más escueto: “frutos, plantas se enlutaron / por los dos que con mas fe / en esta
                                       vida se amaron”. Théophile recoge, pues, aquí esta traición, con la particularidad
                                       de que la mayor parte de los cambios ya se han producido en este momento y Tisbe pide
                                       que otros más tengan lugar. Además, cambiando de actitud, el personaje también manifiesta
                                       desconfianza por el luto de algunos elementos, ya que se renuevan todos los años.
Mûres. Nous maintenons la forme ancienne pour respecter la rime.
- 1623b 1626a son
Ovide (vv. 154-166) termine son récit par les deux prières connues de Thisbé : aux
                                       parents, pour qu’ils enterrent ensemble les amants ; à l’arbre, pour que la couleur
                                       des fruits porte témoignage du malheur. Il nous indique après que les suppliques touchèrent
                                       les parents et les dieux, qui accédèrent à elles. Préalablement, le changement de
                                       la couleur du fruit s’était déjà produit au contact du sang de Pyrame, sans que celui-ci
                                       ne prononce aucune prière (vv. 119-127). Ces éléments de la fable ont été traités
                                       diversement par les réécritures françaises : quelquefois chaque amant a fait une prière
                                       – par exemple, dans le Piramus et Tisbé du XIIe siècle (Anonyme, 2000 : 70, vv. 743-746) – ; d’autre fois, seulement Thisbé
                                       a fait une unique prière (Habert, 1541 : 103), ou les deux (Baïf, 1883 [1572], II
                                       [1572] : 180); les prières n’ont pas toujours été distribuées de la même façon ; il
                                       y a même des cas où la prière n’a pas été adressée aux dieux mais à l’arbre (La Roque,
                                       1597 : 15), à Jupiter (Belliard, 1578 : 80), ou à Dieu au singulier – comme il arrive
                                       dans le second Ovide moralisé en prose (van Emden, 1973b: 44) –, etc. Il y a aussi des différences dans le traitement
                                       de la métamorphose, car parfois elle se produit au contact du sang de Pyrame et parfois
                                       non. Théophile recueille la tradition selon laquelle Thisbé seule fait la supplique
                                       à l’arbre, mais il y ajoute des nuances importantes. Ses paroles indiquent que le
                                       changement de couleur s’est déjà produit au contact du sang de Pyrame, ce qui relie
                                       directement à Ovide (vv. 121-127), car elle demande à l’arbre d’arracher ses cheveux
                                       pour mieux montrer ses rouges mûres au ciel ; cependant, elle ne demande pas à l’arbre
                                       de témoigner du malheur des amants, mais du tort que le Ciel a infligé à ses vœux.
                                       Théophile ne suit pas ici Marino, ni indirectement Montemayor. Chez Marino (1993 [1620],
                                       458 : 1480-1484) Thisbé ne prononce aucune prière et c’est le sang mêlé des deux amants
                                       qui, lorsqu’il touche le mûrier, provoque le changement de couleur du fruit. Chez
                                       Montemayor les prières ne sont non plus prononcées et on a l’impression que la métamorphose
                                       se produit en deux étapes : fruits rouges au contact du sang de Pyrame, car le fruit
                                       prit : « el mismo color que Píramo había perdido » (Montemayor, 1602 [1561] : 227)
                                       ; fruits noirs au contact du sang de Pyrame et Thisbé mêlés (Montemayor, 1602 [1561]
                                       : 228), comme chez son imitateur Marino.
Au cours de l’interrogatoire du 26 mars 1624 ce vers fut reproché à Théophile, car
                                       on en tirait la conclusion qu’il ne croyait pas à la résurrection, ce qui impliquait
                                       l’accusation d’athéisme (Lachèvre, 1909, I : 391-392). L’écrivain se défendit en argumentant
                                       que cela avait été écrit dans une tragédie où l’on représentait des personnages païens
                                       et qu’il avait toujours montré sa croyance en la résurrection. Le fait que Théophile
                                       nie dans cette œuvre le retour d’un lieu d’outre-tombe païen n’évita pas l’accusation.
                                       Ce fut la seule à propos de cet ouvrage pendant le procès.
Ces deux vers sont surtout connus par la critique qu’en fit Boileau (1701 : 3), si
                                       bien accueillie par la postérité : « Toutes les glaces du Nord ensemble ne sont pas,
                                       à mon sens, plus froides que cette pensée ? Quelle extravagance, bon Dieu ! de vouloir
                                       que la rougeur du sang, dont est teint le poignard d’un Homme qui vient de s’en tuer
                                       lui-mesme, soit un effet de la honte qu’a ce poignard de l’avoir tué ? ». Cependant,
                                       cette pointe de Théophile avait été auparavant admirée par plusieurs dramaturges (Saba,
                                       1999a, I : 332 ; Angebault, 2009 : 92), lorsque Boileau prononça ce jugement méprisant.
                                       Et avant Boileau, Charles Vion d’Albray (2015 [1632], s.p.) avait déjà dit : « Ces
                                       trop grand chercheurs de subtilités sont les plus grands ennemis qu’aient le Muses »,
                                       dans l’avertissement à sa traduction de l’Aminta du Tasse, en posant comme exemple précisément ces vers de Théophile.
Théophile termine l’œuvre par ces trois vers, qui constituent un véritable défi au
                                       lecteur, et qui confirment qu’il a voulu terminer avec le maximum d’intensité lyrique
                                       la pièce, car la pointe imaginative du poignard est suivie de ce labyrinthe conceptuel
                                       où l’accumulation de proformes dans le dernier vers défie la compréhension. La pénétration
                                       dans le corps du pognard souillé du sang de Pyrame est perçue extrêmement douce et
                                       aimable par Tisbé, ce qui suggère des évocations érotiques et morbides à la fois.
                                       À l’opposé du favorable accueil de ce coup – par le poignard de Pyrame –, Tisbé montre
                                       sa haine au coup des cieux – celui des cieux – sur Pyrame – autre objet –, ce qu’elle formule de façon négative et restrictive : je ne pouvais haïr le coup
                                       des cieux sur une autre personne ; autrement dit, je le hais parce qu’il a frappé
                                       Pyrame. Voilà notre interprétation du vers ; nous remercions Michèle Rosellini et
                                       Guillaume Peureux de nous avoir aidé dans le débat que nous avons eu sur ces vers.
