Texto utilizado para esta edición digital:
Hardy, Alexandre. La force du sang. Édité et annoté par Ángeles García Calderón et Beatriz Martínez Ojeda pour la collection EMOTHE. Valencia: ARTELOPE Universitat de València, 2017.
- López Martínez, José Enrique (Artelope)
- Martínez Ojeda, Beatriz
ARGUMENT
Ce sujet représenté avec les mêmes paroles de Cervantès son premier auteur, ne contient autre chose sinon que Léocadie jeune demoiselle d’excellente beauté fut en certaine promenade hors la ville de Tolède, ravie sur le soir entre les bras de ses père et mère, par l’un des premiers et mieux apparentés gentils hommes de là, qui l’emporte chez lui toute évanouie, et en jouit au plus fort de sa pâmoison. Il lui bande puis après les yeux lors qu’elle s’est reconnue et l’expose de la sorte au milieu de la rue : elle retourne au logis paternel emportant pour remarque du lieu où on l’a violée une image d’Hercule, et accoucha en suite au bout des neuf mois d’un fils aussi beau que la mère, qui sert finalement en sa reconnaissance miraculeuse à lui réparer l’honneur par un heureux et légitime mariage.
LES ACTEURS
PIZARE |
ESTÉFANIE |
LÉOCADIE |
ALPHONSE |
FERNANDE |
RODÉRIC |
DOM INIGUE |
LÉONORE |
FRANCISQUE |
LUDOVIC |
LE CHIRURGIEN |
UNE TROUPE DE PARENTS |
ACTE I
SCÈNE I
En ce qui concerne le commencement des vers, la tradition veut que le premier mot d’un vers porte la majuscule, qu’il y ait ou non un signe de ponctuation à la fin du vers précédent. (En poésie moderne, toutefois, on trouve souvent la minuscule au premier mot du vers).
Las ! : Contraction de Hélas !
Disparoir : Forme ancienne de disparaître.
Tourtre : « Tourterelle ».
Surplus : « Reste » (Littré : Dictionnaire de la langue française).
Pitoyable : « Qui est naturellement enclin à la pitié » (Littré : Dictionnaire de la langue française).
SCÈNE II
Soudre : « Résoudre (Indicatif présent). Je vois bien la solution du premier doute : et que répons tu au second ? ―Aristote le soult pour moi » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Détourner : « En termes de Chasse, signifie, faire tout ce qu'il faut pour s'assurer qu'une bête, un cerf ou un sanglier, est dans un buisson autour duquel on fait les enceintes » (Furetière : Dictionnaire universel). Dans l’Almanach Prisma de la chasse de G.M. Villenave (Paris : Prisma, 1947) on trouve la définition suivante : « Détourner. Paire le tour d'une enceinte où est entré un animal, pour s'assurer qu'il n'en est pas sorti ».
Messied : « De Messeoir : Littér. [Employé surtout à la forme négative et à la 3e pers. du prés., de l'imp., du fut. de l'ind. et du cond. prés.] Ne pas convenir ; n'être pas séant. Anton. seoir » (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).
Meur : L'édition de Tomotani est la seule des trois éditions modernes qui éclaire le maintien de meur, à la place de mûr, pour la rime.
Lasse : « Se lasser » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Ès : « Mot fait par contraction de la préposition En, & de l'article pluriel Les, pour signifier Dans les. Il n'a plus d'usage que dans cette locution, Maîtres ès Ars, & en quelques autres qui font purement du style de Pratique » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
Renomme : Renommer : « Nommer avec éloge » (Dictionnaire de l'Académie, 1ère édition). « L'aspect social du problème est ici clairement indiqué." (Scherer).
Ensemblement : « On disait autrefois ensemblement » (Furetière : Dictionnaire universel).
Un clin : « Un clin d'œil » (Scherer).
Scherer, de la même manière que Tomotani, suit les corrections d'Eugène Rigal (« Le Théâtre d' Alexandre Hardy : Corrections à la réimpression Stengel et au texte original », Zeitschrift für französische Sprache und Literatur, XIII, 1891, pp. 204-228), et corrige le texte original, qui attribue par erreur cette réplique à Rodéric. Herbert, qui base son édition sur les corrections de Rigal, ne corrige pas l'original.
Dessur : « Le mot a les sens suivants : A : sur, B : au-dessus de. C : en plus de » Dictionnaire du Moyen Âge (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).
Impiteuse : « Impitoyable » (Scherer).
servant de conduite : « Action de diriger, au sens propre, de guider la marche d'une personne » (Gaston Cayrou : Dictionnaire du français classique. La langue du XVIIe siècle).
SCÈNE III
Indiscret : « Manquant de discernement, de raison. —Alors Juno et Pallas commencèrent à avoir peur de leur cause perdue, et craindre la solidité de leur juge indiscret. Le Maire de Belges, Illustr., I, 33. » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Confort : « C'est proprement application de force, à une plus faible pour la renforcer » (Nicot : Trésor de la langue française). Confort. s. m. : « Secours, assistance. Donner aide & confort. Il est vieux » (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition). Consolation (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Paravant : « Auparavant » (Nicot : Trésor de la langue française).
Sus : « Interjection dont on se sert pour exhorter, pour exciter. Sus mes amis, sus donc, levez-vous. Or sus dites-nous. Il est du style fam. » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
À bras de corps : « À bras le corps » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Adonc : Terme archaïque signifiant alors.
Outrepercer : « Transpercer » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
... la paupière fermée ? : Scherer, en toute logique, corrige l'original et finit le vers par une interrogation.
Tomotani fait de même.
À la volée: «adv. Inconsidérément, étourdiment, sans réflexion. Il fait toutes choses à la volée. Il ne sait ce qu'il dit, il parle à la volée" (Furetière : Dictionnaire universel). À la volée : « adv. Inconsidérément. Il fait toutes choses à la volée. Il ne sait ce qu'il dit, il parle à la volée. Il est du style familier » (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition).
Pizare anticipe la fin heureuse de la pièce tout en se servant d'une prolepse, figure de style par laquelle sont mentionnés des faits qui se produiront bien plus tard dans l'intrigue.
ACTE II
SCÈNE I
Capable du Tonnant : Digne de la grandeur d'un Jupiter.
Fuitif : La graphie originale, est gardé par les trois éditeurs modernes, tenant compte du nombre de syllabes.
Lairrai : Provenant en toute probabilité du linquere ou laxare, forme ancienne du verbe laisser.
Tortu : « Tortu, ûe. adj. Qui n'est pas droite : Cet homme est tout tortu. Il a les pieds tortus, les jambes tortûes. Pièce de bois tortûe. Chemin tortu. = Fig. st. famil. Avoir l'esprit tortu ; faire des raisonnements tortus » (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
Conniver : « v. n. Négliger de punir les fautes de ceux qui nous avons l'inspection, l'autorité, ou les souffrir & ne faire pas semblant de les voir » (Furetière : Dictionnaire universel).
Pointure : « Piqûre » (Dictionnaire du Moyen Français).
SCÈNE II
Désourdir : « v. act. Défaire ce qui était ourdi. Il a peu d'usage. Acad. Peu usité » (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
Licol : «Harnais de tête en cuir ou en corde que l'on munit d'une chaîne ou d'une longe pour attacher ou mener les chevaux, les bêtes de somme » (Centre National de Ressources textuelles et Lexicales, version 2012. UMR ATILF (CNRS-Nancy Université). Site internet: http://www.cnrtl.fr/.). "Se dit aussi de la corde qui sert à étrangler les pendus" (Furetière : Dictionnaire universel).
Pollue : « Participe passé de polluer. v. act. : Profaner un lieu saint » (Furetière : Dictionnaire universel).
Mâtin : « Figurément & proverbialement, en parlant d'un grand homme de belle apparence, mais de peu d'effet, on dit, que C'est un beau mâtin, s'il voulait mordre » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition). Dans le même dictionnaire on trouve aussi le sens contraire auquel fait référence Pizare : « Mâtin est aussi un terme d'injure, qui se dit d'un homme mal-fait, mal-bâti. Voyez ce gros mâtin. C'est un laid mâtin, un vilain mâtin. Il est populaire ».
Chétive : « Chétif, ive, adj. Qui est de peu de valeur, qui se dit des personnes, & des choses » (Furetière : Dictionnaire universel).
Déféré : « Déférer. v. tr. Porter, traduire devant une juridiction, en parlant des personnes
et des choses. Accuser secrètement, dénoncer » (Gaston Cayrou : Dictionnaire du français classique).
Incoupable : « Non coupable, innocent » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
À l'impourvu : « Locution adverbiale archaïque : à l'improviste, non prévu ; le prestigieux grammairien Vaugelas utilisait à l'improviste, à l'impourvu ».
Adonc : Terme archaïque : alors, puis.
Ains : « vx, très rare, uniquement dans la lang. littér. et par imitation de l'anc. lang. Mais » (CNRTL : Centre National de Ressources textuelles et Lexicales, version 2012. UMR ATILF) (CNRS-Nancy Université). Site internet : http ://www.cnrtl.fr/.).
Ces : Graphie originale ; Scherer et Tomotani suivent la correction de Rigal : ses.
Rebouche : « Reboucher, ou émousser un tranchant ou pointe » (Nicot : Trésor de la langue française). « Reboucher. v. n. & n. p. S'émousser. L'épée reboucha contre sa cuirasse. La pointe n'en vaut rien, elle se rebouche » (Dictionnaire de l'Académie, 1ère édition).
SCÈNE III
Depuis l'apparition en scène de Dom Inigue, Tomotani se sert de la graphie castillane Don.
Montrer au doigt : Forme archaïque de montrer du doigt, Désigner d'un signe de l'index de la main.
L'Italie : Dans l’original Itale, forme du Moyen Âge pour Italie.
Vantise : « Vantardise », d’après le Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) : A. Vantardise, fait de se vanter, défaut de celui qui se vante. B. Présomption, exagération.
Prix : « n m. Au pris : En comparaison. Théophile n'est rien au prix de Malherbe » (R. 80) (Gaston Cayrou : Dictionnaire du français classique).
Plage : « s. f. Se dit aussi poétiquement, pour signifier, Contrée, climat. Il n'y a point de plage si lointaine où le bruit de ses victoires n'ait pénétré » (Dictionnaire de l'Académie, 1ère édition).
Ocieux : « Disposant à la paresse » (Scherer).
Portrait : « Vaugelas signale encore que plusieurs disaient pourtrait mais que cette prononciation viellissait » (Scherer).
Conversables : « Avec qui on peut converser facilement, agréablement » (Littré : Dictionnaire de la langue française). Conversable : « adj. Ce mot signifie, avec qui l'on peut converser. Voiture s'en est servi. Il me semble qu'il n'y a plus dans le monde de personnes conversables, que celles que j'ai vues au dernier voyage que j'ai eu l'honneur de faire avec vous » (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
Cauteleux : « Ruse malicieuse » (Dictionnaire médiéval français).
Altière : « Cet éloge de la France n'est guère vraisemblable chez un personnage espagnol, à qui l'auteur semble se substituer » (Scherer).
Encombreux : « Encombre, ou encombrier. s. m. : Vieux mot et hors d'usage, opposé à décombre qui signifiait, obstacle, empêchement, embarras » (Furetière : Dictionnaire universel).
ACTE III
SCÈNE I
Soit que ce soit : « Quoi qu'il en soit ».
On aurait beau : La locution concessive avoir beau est traduite en espagnol par les tours por más que, por muy, por mucho : J'ai beau dire et beau faire, on ne me croit plus = Por más que diga o que haga, ya no me creen.
Pollu : « Pollué » (Tomotani).
Cela vaut fait : « Pour dire, qu'une chose est presque achevée » (Furetière : Dictionnaire universel).
Épreintes : « Répandre » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Me : Datif éthique ou d'intérêt : pronoms explétifs apportant à l'interlocuteur. L'emploi explétif des pronoms de la 1re et de la 2e personne est utilisé dans le but de donner à la phrase une allure plus vivante ou plus familière.
Me : Datif éthique ou d'intérêt : pronoms explétifs apportant à l'interlocuteur. L'emploi explétif des pronoms de la 1re et de la 2e personne est utilisé dans le but de donner à la phrase une allure plus vivante ou plus familière.
À peine d'éprouver : « Sur peine de, À peine de, châtiment, souci, inquiétude embarras, difficulté » (Gaston Cayrou : Dictionnaire du français classique. La langue du XVIIe siècle).
Profère en désespoir de : Dans l'édition originale : ... en désespoir que ; tous les autres éditeurs (Stengel, Herbert, Scherer, Tomotani) préfèrent de.
Impieuse : « Impie » (Scherer).
Funéreuse : « Funeste, fatal » (Scherer).
Épreintes : « Pressions » (Scherer). « Pression, serrement » (Tomotani).
Serein : « Visage, front, serein, qui annonce une grande tranquillité d'esprit. —On dit aussi, figurément, esprit serein » (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
SCÈNE II
Duit : « Participe passé de duire : empl. trans. "Instruire, éduquer qqn. ». (Dictionnaire du Moyen Français 1330-1500).
Masse : « Massue. s. f. Baston plus gros par un bout & fort pesant, propre à assommer. La massue d'Hercule. Il le tua d'un coup de massue » (Dictionnaire de l'Académie française, 1ère édition).
Débande : « Débander : On le dit d'une troupe de gens de guerre qui se sépare du gros de l'Armée confusément & sans ordre. Les soldats se débandèrent pour aller piller » (Dictionnaire de Trévoux).
Scadrons : escadron. « On disait au siècle passé squadron pour escadron » (Furetière : Dictionnaire universel).
SCÈNE IIIN
XNota del editor
SCÈNE III : « Cette scène en Italie est entièrement inventée par Hardy » (Tomotani).
SCÈNE III : « Cette scène en Italie est entièrement inventée par Hardy » (Tomotani).
S'émanciper : « v. act. signifie aussi prendre un peu trop de liberté en quelque chose que ce soit » (Furetière : Dictionnaire universel).
Ne sait : Hardy se sert avec fréquence de l'ellipse du pronom sujet.
Plomber : « Frapper, meurtrir. ―[Les Troyens] Ayant la mort dans le sein... » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle). Edmond Huguet cite en tant qu'exemple le suivant poème de Ronsard, dans lequel
il se moque d'un certain type de poètes, 'mâche-lauriers' (Amours. Chanson, 1.227d) :
D’un gosier mâche-laurier
J’ois crier
Dans Lycophron ma Cassandre,
Qui prophétise aux Troyens
Les moyens
Qui les réduiront en cendre.
Mais ces pauvres obstinez
Destinés
Pour ne croire à leur Sibylle,
Virent, bien que tard, après
Les feux Grecs
Forcener parmi leur ville.
Ayant la mort dans le sein,
De la main
Plombaient leur poitrine nue,
Et tordant leurs cheveux gris,
De longs cris
Pleuraient qu’ils ne l’avaient crue.
Mais leurs cris n’eurent pouvoir
D’émouvoir
Les Grecs si chargez de proie,
Qu’ils ne laissèrent sinon
Que le nom
De ce qui fut jadis Troie.
Ainsi pour ne croire pas,
Quand tu m’as
Prédit ma peine future,
Et que je n’aurais en don,
Pour guerdon
De t’aimer, que la mort dure,
Un grand brasier sans repos,
Et mes os,
Et mes nerfs, et mon cœur brûle :
Et pour t’amour j’ai reçue
Plus de feu,
Que ne fit Troie incrédule.
Forclôt : « Forclore, verb. act. Exclure. Il n'est en usage qu'au Palais, où il signifie, Exclure de faire quelque acte, quelque production en Justice, parce que le temps préfix en est passé. Il s'est laissé forclore. Il a été forclos. Il n'est guère d'usage qu'à l'infinitif et au participe » (Dictionnaire de l'Académie, 5ème édition).
Chez toi : « Chez toi ne fait pas référence à ta maison, mais à ton corps » (Tomotani).
Curieux : « Curieux, euse, adj. Qui est désireux de voir et de savoir. Je suis curieux de voir la fin de cette affaire » (Littré : Dictionnaire de la langue française).
Courre : « Forme ancienne du verbe courir » (Tomotani).
Pâtis : « Le lieu où l'on met paître des bestiaux. Mettre des moutons, des vaches dans le pâtis, dans un pâtis. Le pâturage diffère du Pâtis, en ce que pâturage indique quelque chose de meilleur que Pâtis » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
Sollicitude : « s. f. Souci, soin inquiet ou affectueux. Ce mot est très-bon, et se dit avec grâce, dit l'Auteur des Réflexions : Les Fidèles doivent vivre sans sollicitude pour les choses de la terre. Les sollicitudes du siècle. La sollicitude pastorale ; la sollicitude des Églises. C'est presque tout l'emploi de ce mot » (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
Avons : Scherer donne aurons, d'après Tomotani sémantiquement plus satisfaisant ; nonobstant, celui-ci conserve l'orthographe de l'original.
Ampoulent : « Ampouler = Gonfler » (Dictionnaire Huguet).
Caute: Scherer : « Caut: rusé. Il procède du latin cautus (avec précaution, prudemment) » (Félix Gaffiot : Dictionnaire latin français).
Réformation : « Réformation, s. f. Rétablissement dans l'ancienne forme, ou dans une meilleure forme. La réformation des mœurs. La réformation de la discipline. La réformation de la Justice. La réformation des Finances. La réformation de la Coutume. La réformation du Calendrier. Réformation générale dans tous les Ordres d'un État. La réformation d'un Ordre Religieux. La réformation d'un Monastère » (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition).
Ouvrager : « Quand les damoiselles font leur ouvrage sur toile, Acupingere, Ronsard » (Jean Nicot : Trésor de la langue française, 1606).
Réseau : « s. m. Petit rets. Tendre un réseau. Mettre des réseaux à l'entrée du terrier, pour prendre des lapins » (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition).
À la traverse : « Loc. adv. D'une façon inopinée et gênante » (Petit Littré. Dictionnaire de la langue française, abrégé du Dictionnaire de Littré, 1959).
Premier : « Honorer. — Macrobe a dit Pitagore premier de ce inventeur, Pline en veux premier par prééminence, Amphion, roy de Thebes » Jean Bouchet, Ep. mor. 13. (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Los : « s. m. Vieux mot qui signifie, Louange, & qui n'est plus en usage que dans le
burlesque » (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
SCÈNE IV
Accole : « v. a. Jeter les bras au cou de quelqu'un en signe d'affection. Il me vint accoler. Ils s'accolèrent avec grande amitié » (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition).
Ne te chaille : Tournure impersonnelle au mode subjonctif de l'ancien verbe défectif chaloir.
ACTE IV
SCÈNE I
Ombrage déceptif : «Ombrage: Chose vaine, apparence sans réalité ; déceptif : Trompeur » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Chétive : Tomotani défend que Chétive se rattache à me, c'est-à-dire Léocadie elle-même.
Déduisent : « Déduire, v. a : Raconter quelque fait particulier ou histoire par le menu » (Furetière : Dictionnaire universel).
Reguerdonner : « Guerdonner. v. a. Récompenser. Il est vieux » (Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition).
Qui le pleige : « Garantir, servir de garant » (Scherer).
SCÈNE II
Aussi sain que pouvez : Dans le texte original le pronom sujet est omis.
Revancher : S'acquitter.
Récidif : « Qui revient » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Poison : « Au dix-septième siècle le mot poison était au féminin, de même que son étymologie, comme l'on peut voir dans Oscar Bloch et Walther Von Wartburg : Poison. Fém. comme lat. pŏtiŏ, jusqu'au début du XVIIe siècle... » (Oscar Bloch et Walther Von Wartburg : Dictionnaire étymologique de la langue française).
Vergogneux : Dans le texte original, Stengel et Herbert Davis défendent la graphie vergongneux, graphie qui n'est pas reconnue par les lexicographes français, qui préfèrent vergogneux, euse : Terme vieilli. Qui a de la vergogne.
Encombre : « Malheur, chagrin » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Gêne : « Question, torture » (Furetière : Dictionnaire universel).
Doncques: « conj. Donc. Et d'où doncques viendrait cette prompte sortie ? (Mol., L'Étourdi, v. 1608). N.B. : Cette conjonction n'est plus en usage sous cette forme, selon Ménage (Observ. s. l. Lang. fr. 1726) ; elle ne se présente plus que sous les formes donc et doncque, également usitées, l'une d'ailleurs étant plus de la prose, l'autre de la poésie » (Gaston Cayrou : Dictionnaire du français classique).
Géniteur : « Père » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du seizième siècle).
Dépite : « Dépit, ite : Affligé » (Huguet : Dictionnaire de la langue française du seizième siècle).
Avancer : « Se dit figurément, en choses morales, pour dire, proposer quelque chose, la mettre en avant » (Furetière : Dictionnaire universel).
Brutale : Tomotani écrit, par erreur, cruelle.
Qu'espérerais : Suivant la correction proposée par Rigal, Scherer et Tomotani corrigent le texte original, qu'espere ; tous les trois défendent qu'il s'agit d'un « vers faux », c'est-à-dire d'un vers qui ne s'adapte pas aux règles de la prosodie. Herbert, de son coté, transcrit le conditionnel, mais avec la forme ancienne : espereroy.
Tenir en cervelle : On dit proverbialement, qu'on a mis quelqu'un en cervelle, pour dire que l'on a mis en peine, en inquiétude, quand on lui a fait espérer quelque chose dont il attend impatiemment le succès.
L'ombrage : « Ombre, au figuré : 1°. Protection. L'ombre d'un Maître si puissant le met à couvert. Cet homme, quoique hors d'état d'agir, est une bonne ombre dans sa maison : il en impose par sa présence. Il se dit surtout adverbialement, à l'ombre d'une protection si puissante. 2°. Avec la prép. sous, Prétexte. Sous ombre d'amitié, de lui vouloir du bien. Sous ombre qu'il avait des affaires pressantes. 3°. Apparence : La Reine n'avait joui que d'une ombre de crédit. La République Romaine n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été. Prendre l'ombre pour le corps, l'apparence pour la réalité. Pas l'ombre, point du tout. Il a de la vivacité, de la gentillesse dans l'esprit, mais pas l'ombre du sens commun » (Féraud : Dictionnaire critique de la langue française).
Sûr : Stengel, Herbert Davis, Scherer et Tomotani gardent la graphie seur, les deux derniers pour la rime.
Qui te rend de : Tomotani indique la valeur du vocable De, signifiant : quant à, pour ce qui est.
Tiens : « Tiens au pluriel, se dit substantivement pour Tes proches, tes alliés, ceux qui t'appartiennent en quelque façon, et qui te sont attachés. Tu devrais considérer les tiens, faire du bien aux tiens plutôt qu'à des étrangers » (Dictionnaire de l'Académie, 6ème édition).
Doucereux : « Doucereux, euse. adj., qui est doux sans être agréable. Vin doucereux. Liqueur doucereuse. Fruits doucereux » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
Accident : « Malheur : Il [Sénèque condamné à mort] se détourne à sa femme, et l'embrassant étroitement, comme par la pesanteur de la douleur elle défaillit de cœur et de forces, la pria de porter un peu plus patiemment cet accident. Montaigne, II, 35 (III, 183) » Huguet : Dictionnaire de la langue française du 16e siècle).
Faire état que : « Présumer, penser, être assuré » (Petit Littré. Dictionnaire de la langue française, abrégé du Dictionnaire de Littré, p. 808).
Émotion : « s. f. Altération, mouvement excité dans les humeurs, dans les esprits, dans l'âme. J'ai peur d'avoir la fièvre, j'ai senti quelque émotion. Il n'a plus la fièvre, mais je lui trouve encore quelque émotion, de l'émotion. Il a trop marché, cela lui a donné, lui a causé de l'émotion. Ce discours le fâcha, on vit de l'émotion sur son visage. Il n'en eut pas la moindre émotion. Il attendit le coup sans émotion. Il a de l'émotion dans le pouls » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
Résoute : « Participe passé du verbe résoudre » (Scherer).
Huis : « s. m. monosyllabe. C'est une porte de chambre, salle, ou autre membre au dedans
d'un château ou maison, car celle qui est à l'entrée du château ou de la maison ou
de la court, s'appelle porte, dont vient que celui qui est commis aux clefs de la
porte du château du Roy d'une ville close, ou d'une forteresse, est appelé Portier,
et ceux qui sont députez aux portes de la salle et chambre, Huissiers » (Nicot : Trésor de la langue française).
ACTE V
SCÈNE I
Léonore : Le texte original donne le nom d'Estéfanie, non corrigé par Rigal et conservé para Scherer. Tomotani corrige et attribue le discours à Léonore : c'est à Léonor à qui s'adressait Léocadie dans la réplique précédente ; Léonor loue les qualités et vertus de sa future belle-fille.
SCÈNE II
Ma famille : Toutes les éditions, sauf Tomotani qui corrige le possessif, écrivent Sa famille, là où l'on doit dire ma.
Irrésout : Irrésolu.
Respirer : « Souhaiter quelque chose ardemment » (Petit Littré : Dictionnaire de la langue française).
SCÈNE III
Crayon : « Il signifie encore, Le portrait d'une personne fait avec le crayon. Il a fait le crayon d'un tel » (Dictionnaire de l'Académie, 1ère édition).
Facultés : « Au pluriel, se dit encore au Palais des biens d'une personne » (Furetière : Dictionnaire universel).
Prévaille : De prévaloir, mot archaïque, première personne du singulier du présent du subjonctif.
Difformité : Dans l'original Déformité, vieilli au XVIIe siècle.
SCÈNE IV
Contemptible : « Vieux mot qui signifiait méprisable » (Furetière : Dictionnaire universel) ; « adj. v. Vil & mesprisable. Il s'est rendu contemptible, c'est un homme vil & contemptible. Il vieillit » (Dictionnaire de l'Académie, 1ère édition).
SCÈNE V
Laissez : Toutes les éditions écrivent lairrez, sans qu'aucune n’indique qu'il s'agit du verbe laisser.
Mettre au rang des péchés oubliés : Hardy utilise la phrase proverbiale : Mettre quelqu'un au rang des péchés oubliés : « Ne se plus soucier de lui, ne le plus considérer » (Dictionnaire de l'Académie, 1ère édition). Mettre quelqu'un au rang des péchés oubliés : « Signifie, ne se plus soucier de lui, ne le plus considérer » (Philibert-Joseph Le Roux : Dictionnaire Comique, Burlesque, Libre, Satirique, Critique et Proverbial).
Idée : « Souvenir, image » (Petit Littré. Dictionnaire de la langue française).
J'étois : Pour la rime on laisse la terminaison –ois.
Détremper : « s. a. Délayer dans quelque liqueur. Détremper de la farine avec des œufs, avec du lait. Détremper quelque chose dans du vin blanc. Détremper de la chaux. Détremper des couleurs » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
Damoiselle : « C'est proprement et selon l'usage ancien du mot, une gentil- femme, n'ayant titre de dame, et est le féminin de damoisel qui signifiait gentil-homme n'étant chevalier. Mais à présent par Damoiselle est entendue toute femme qui porte coquille, atours et chaperon pendant de velours, n'étant femme de chevalier, comte, marquis ou de plus éminent titre » (Nicot : Trésor de la langue française). Damoiselle : « s. f. Titre qu'on donne aux filles nobles dans les Actes publics. Damoiselle telle fille mineure, fille usante & jouissante de ses droits. Ladite Damoiselle. Hors de cet usage, on dit toujours Demoiselle » (Dictionnaire de l'Académie, 4ème édition).
Los : « Vieux mot qui signifie, Louange » (Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition).
BIBLIOGRAPHIE
Académie : Dictionnaire de L'Académie française, 1ère édition, 1694.
― :Dictionnaire de l'Académie française, 4ème édition, 1762.
― :Dictionnaire de l'Académie française, 5ème édition, 1798.
― :Dictionnaire de l'Académie française, 6ème édition, 1832-5.
― :Dictionnaire de l'Académie française, 8ème édition, 1932-5.
Bloch, Oscar et Wartburg, Walther Von: Dictionnaire étymologique de la langue française. Cinquième édition revue et augmentée par Walther Von Wartburg, Paris: Presses Universitaires
de France, 1968.
Hardy, Alexandre : Théâtre complet. Tome III, Eds. Tomoki Tomotani et Jean-Yves Vialleton, Paris : Classiques Garnier,
2013.
― : Théâtre du XVIIe siècle, vol. I : Scédase, La Force du sang, Lucrèce ou l'adultère puni, présentées et annotées par Jacques Scherer, Paris : Gallimard (Bibliothèque de La
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― : La Force du sang, édition critique par James Herbert Davis, University of Georgia Press, 1972.
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