Texto utilizado para esta edición digital:
Guarini, Battista. Le berger fidelle. [Il Pastor Fido]. Traduit par l’Abbé Antoine de Torche. París: Claude Barbin, 1680.
- Soler Sasera, Eva
- Carmen Cerdán, Rodrigo
Argument
Les Habitants de l’Arcadie avoient accoûtumé de sacrifier sous les ans à Diane une jeune fille du Pays, pour faire cesser les maux dont ils êtoient cruellement affiigez, et L’Oracle leur avoir conseillé ce sanglant sacrifice, comme un remede à toutes leurs miseres. Quelque – temps après l’ayant encore consulté, pour luy demander s’ils ne verroient jamais la fin de leurs infortunes, ils en receurent cette réponse:
Vous ne verrez, jamais la fin de vos malheurs,
que l’Amour n’ait uny deux cœurs,
qui descendent tous deux d’une Race immortelle ;
et qu’un Berger Fidelle et genereux,
n’ait reparé l’honneur d’une Femme infidelle,
par la noble ardeur de ses feux.
Montan, Sacrificateur de Diane, et qui descendoit de la race d’Hercule, se crût obligé par ces paroles de proposer Silvio, son fils unique, pour être solemnellement accordé à la belle Amarillis, fille de Titire, qui tiroit son origine du Dieu Pan. Quoy que les Peres n’oubliassent rien pour avancer ce Mariage, on ne pouvoir pourtant l’accomplir comme l’on desiroit, parce que Silvio ne se plaisant qu’à la Chasse, vivoit fort insensible à l’Amour. D’ailleurs, un Berger nommé Mirtil, que l’on croyoit être fils de Carin, et qui êtoit nouvellement arrivé en Arcadie, aimoit passionnément Amarillis, qui ne le haïssoit pas ; mais elle n’osoit luy faire connoître ses sentiment, parce que la Loy punissoit de mort celle qui violoit sa foy. Ce fut une occasion à Corisque, pour perdre cette fille, qu’elle ne pouvoit souffrir, parce qu’elle avoit de l’Amour pour Mirtil ; et par la mort de sa Rivale, elle esperoit surmonter la confiance de ce Berger. Elle usa de tant de ruses et de tant de fausses confidences, qu’elle fit rencontrer ces deux Amans dans une Caverne, où êtant surpris par un Satyre, et accusez devant le grand Prêtre, on donna à cette rencontre une autre cause que la veritable.
Amarillis ne pouvant justifier son innocence, est condamnée à la mort : mais Mirtil, malgré la jalousie que Corisque avoit fait naître dans son cœur, fait dessein de mourir pour elle ; car la Loy, qui ne punissoit que les Femmes, permettoit aux Hommes de souffrir la mort pour celles qui êtoient condamnées. Il est donc conduit au lieu où se devoit faire le sacrifice ; et Montan, qui devoit executer l’Arrest comme Sacrificateur, alloit donner le coup qui luy devoit ôter la vie, lors que Carin, qui passoit pour le Pere de Mirtil, et qui le cherchoit en tous lieux, arriva dans ce moment. Il le voit dans un êtat pitoyable, sur le point de recevoir la mort ; et comme il ’ne l’aimoit pas moins que s’il eût été son fils veritable, il interrompt le sacrifice, fait voir qu’il est êtranger, et pour cette raison incapable, selon la Ley, de mourir pour un autre : Mais, fans y penser, il découvre insensiblement que Mirtil êtoit fils du Prêtre Montan, et que dans son enfance il, avoit été emporté par un Torrent. Le Sacrificateur s’affligeoit extrêmement, de se voir obligé d’être l’executeur de la Loy contre son propre Fils ; et ressentant toutes les peines qu’inspire la nature dans ces rencontres, il est heureusement éclaircy par l’aveugle Prophete Tirene, de l’accomplissement de l’Oracle. Il luy fait voir que les Dieux ne demandent point cette victime, et que la fin des miseres de l’Arcadie étoit arrivée, puisque l’Amour avoit uny deux personnes d’une divine Race, et que la fidelité de Mirtil avoit reparé l’infidelité de Lucrine ; de sorte qu’ils demeurent d’accord que la belle Amarillis doit épouser Mirtil, et que ce mariage est l’heureux accomplissement de l’Oracle.
Cependant Silvio êtant devenu amoureux de Dorinde, qu’il avoit blessée à la chasse, pensant tirer sur une Bête, épouse cette Belle qui l’avoit si fort aimé ; et lors qu’Amarillis et Mirtil goûtent les douceurs de leurs Amours, Corisque se repentant de sa malice, aprés avoir obtenu pardon des Amans, dont elle avoit troublé le repos, se dispose enfin à changer de vie.
LES PERSONNAGES
| SILVIO, Fils de Montan |
| LINCO, Ancien serviteur de Montan |
| MIRTIL, Amoureux d’Amarillis |
| ERGASTE, Confident de Mirtil |
| CORISQUE, Nymphe Amoureuse de Mirtil |
| MONTAN, Pere de Silvio, et Sacrificateur |
| TITERE, Pere d’Amarillis |
| DAMETE, Vieux serviteur de Montan |
| SATYRE, Amoureux de Corisque |
| DORINDE, Nymphe amoureuse de Silvio |
| LUPIN, Valet de Dorinde |
| AMARILLIS, Fille de Titire |
| NICANDRE, Premier Ministre des Prestres |
| CORIDON, Amoureux de Corisque |
| CARIN, Pere putatif de Mirtil |
| URANIN, Vieillard, compagnon de Carin |
| LE MESSAGER |
| TIRENE, Prophete aveugle |
ACTE I
SCENE PREMIERE
SCENE II
SCENE III
S C E N E I V.
SCENE V
ACTE II
SCENE PREMIERE.
SCENE II
SCENE III
SCENE IV
SCEN E V.
SCENE VI
ACTE III
SCENE PREMIERE
SCENE II
SCENE III
SCENE IV
SCENE V
SCENE VI
SCENE VII
SCENE VIII
SCENE IX
ACTE IV
SCENE PREMIERE
SCENE II
SCENE III
SCENE IV
S C E N E V.
SCENE VI
SCENE VII.
SCENE VIII.
ACTE V
SCENE PREMIERE
SCENE II
SCENE III
SCENE IV
SCENE V
SCENE VI
SCENE VII
SCENE VIII
SCENE IX
SCENE X ET DERNIERE
